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Décryptage

Tour du monde de la robotique de service

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

Le Japon bien sûr, mais aussi les Etats-Unis et la Corée. Sans oublier la Chine, l’Allemagne, la France, l’Italie… nombreux sont les pays à se positionner sur le marché des robots de service, à usage professionnel ou domestique. Le point sur les principaux champions du secteur.

14 milliards de dollars. C’est ce que devrait peser le marché de la robotique pour la période 2008 – 2011. D’après le rapport 2008 de l’IFR (International federation of robotics), les robots de service pour usage professionnel vont représenter un marché de 9 milliards de dollars sur cette période. Les robots de service pour usage personnel vont générer un chiffre d’affaires de 3,3 milliards, auxquels il faut ajouter 1,8 milliard pour les robots destinés à l’éducation et la formation. Le marché pour l’assistance aux handicapés, encore restreint, devrait doubler. D’après la Japan robotics association, la robotique dédiée aux services à la personne devrait atteindre 35 milliards en 2025. De quoi susciter l’intérêt de nombreux pays.  

 Le Japon, le leader avant l’heure
Principal producteur et utilisateur de robots industriels, le Japon fait preuve d’une avancée importante en robotique de service. Cela répond notamment à des besoins de la société liés au vieillissement de la population et au manque de main d’œuvre peu qualifiée. Très technophiles, les Japonais ne connaissent pas les réticences de certains Européens face aux robots humanoïdes. La recherche dans ce domaine se fait sous l’impulsion du Meti (ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie), qui a notamment financé le projet le robot humanoïde HPRP-2 destiné aux chercheurs, fabriqué par Kawada. L’industrie constitue un moteur de la robotique, avec des entreprises comme Toyota (Mechadroid C3), Honda (Asimo), NEC (Papero, Partner personal robot), Mitsubishi (Wakamaru loué comme hôtesse d’accueil) ou encore Sony (Aibo dont la production a été arrêtée, Qrio qui n’est pas encore commercialisé).  

 Les Etats-Unis, secret défense
Aux Etats-Unis, la recherche est soutenue par l’armée pour des robots tout terrain roulant à grande vitesse ou des systèmes d’aide aux fantassins. Des ingénieurs de l’université de Duke viennent par exemple de développer un prototype de robot capable de localiser des petits morceaux de métal dans la chair, puis de guider une aiguille à leur emplacement exact. Les chercheurs espèrent pouvoir soigner des blessures sur un champ de bataille, et plus généralement réaliser des opérations chirurgicales très complexes. Les Etats-Unis sont également en pointe dans la robotique domestique avec notamment les recherches du MIT (Massachussetts institute of technology) qui vient de présenter son dernier né, le robot humanoïde Domo, destiné aux tâches ménagères. Microsoft s’est positionné dans le domaine du développement d’applications robotiques, avec Microsoft robotics studio, une plate-forme utilisable gratuitement pour une activité non commerciale. 

La Corée du Sud dans les starting-blocks
La Corée veut devenir leader en robotique de service et domestique, comme le montre la feuille de route finalisée en avril par le National science and technology council. Le gouvernement va investir dans un parc d’attraction Robot land, dans la recherche sur l’intelligence artificielle et dans la formation. La Corée s’est fixer comme objectif de détenir 20% de parts de marché. Le pays compte développer 200 entreprises de robotique qui emploieront 13.800 personnes dans les cinq prochaines années. La Corée a donné le jour au robot humanoïde Albert Hubo, doté du visage d’Einstein. En septembre 2008, une entreprise spécialisée dans les cours de langues (Hwakin english) a lancé une méthode d’apprentissage de l’anglais avec des robots. Elle est en test dans huit écoles pilotes. Cette solution vise notamment à palier à un manque de professeurs natifs anglophones en province.  

La Chine au stade du robot domestique
L’agence Chine Nouvelle vient d’annoncer la prochaine mise sur le marché du premier robot domestique chinois par le fabricant Xinsong automation, affilié à l’académie des sciences de Chine. Lancé en 2007, il avait été classé projet national clé. Il reste à réduire les coûts pour que le robot puisse être commercialisé dans une fourchette de 3.500 à 5.500 euros. Il s’agit d’un robot de compagnie pour les personnes âgées seules. Il est capable de donner de la nourriture ou des médicaments, de déclencher des alarmes en cas de fuite d’eau ou de gaz, d’envoyer des textes ou des vidéos, de chanter une chanson ou de jouer aux échecs. L’énorme potentiel de son marché pourrait servir de tremplin à la Chine.  

La France dans la cour des grands
« En termes de publications, la France représente 3 à 4 % de l’effort mondial tous sujets confondus, contre 7 à 8 % pour la robotique, après les Etats-Unis et le Japon. Nous sommes les premiers si l’on ramène ce chiffre au nombre d’habitants », nous expliquait Bruno Maisonnier (président fondateur d’Aldebaran Robotics et président de Cap robotique) dans une interview. Le programme Robea du CNRS en faveur de la robotique a débuté en 2001, avec en parallèle la création du département Stic (département Sciences et technologies de l’information et de la communication). En 2003, le CNRS a initié un programme en partenariat avec le National institue of advanced industrial science and technology, créant deux centres de recherche (l’un au Japon l’autre à Toulouse). Cette coopération a permis des progrès dans la maîtrise de la planification du mouvement 3D (le robot transporte des objets encombrant en évitant les obstacles en marchant). Le dynamisme du secteur en France repose également sur les PME qui viennent de se regrouper au sein de Cap robotique. Nao, le robot humanoïde d’Aldebaran Robotics (en photo ci-dessus) est l’un des plus sophistiqués au monde, il a été choisi pour la ligue standard de la coupe du monde de football des robots. Le projet Romeo, mené par différents partenaires de Cap robotique, devrait permettre à la France de développer son secteur robotique. 

 L’Allemagne et l’intelligence artificielle
L’Institut de cognition et de robotique (CoR-Lab) a été inauguré en octobre 2007 à l’université de Bielefeld. Cet institut travaille en coopération avec le groupe Honda, qui a mis à sa disposition Asimo, plus particulièrement dans le domaine « cognition et robots intelligents ». Dans la catégorie des robots domestiques, l’Allemagne a notamment développé Morpha, qui aidera à la réalisation de tâches ménagères. Dans les robots de loisirs, l’Allemagne se distingue avec Robocoaster de Kuka. 

L’Italie, berceau d’Icub
L’Italie participe activement au projet européen Robotcub initié en 2004. Coordonné par l’université de Gênes, il réunit 16 partenaires pour un budget de 8,5 millions d’euros sur cinq ans. Il a donné vie à Icub, un robot humanoïde destiné aux chercheurs, parmi lesquels les chercheurs en robotique et en intelligence artificielle de l’université Claude Bernard de Lyon et de l’Inserm. Corentine Gasquet

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