La Colombie va commencer cette semaine à pulvériser du glyphosate sur des plantations de coca à l’aide de drones volant à basse altitude, a annoncé le gouvernement lundi, sous la pression des Etats-Unis.
La nouvelle mesure prévoit que les drones voleront à une altitude maximale de 1,5 m au-dessus des plants de coca et procéderont à une pulvérisation contrôlée afin d’éviter que le produit chimique n’affecte les populations riveraines ou les écosystèmes, a souligné le ministre de la Justice par intérim, Andrés Idárraga, lors d’une conférence de presse.
Des habitants s’opposent au glyphosate pour des raisons de santé et parce qu’il détruit les cultures légales. Ils ont également signalé des malformations congénitales suite aux épandages. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde contre les effets potentiellement cancérogènes de cet herbicide particulièrement efficace.
Cette annonce intervient alors que les relations entre la Colombie et les Etats-Unis sont au plus bas, après des décennies de coopération dans la lutte contre la drogue.
Washington a retiré à la Colombie son statut d’allié dans la lutte contre les stupéfiants et a imposé de lourdes sanctions au président Gustavo Petro, le jugeant trop indulgent envers les groupes armés producteurs de cocaïne.
Le président de gauche, qui avait constamment critiqué l’utilisation du glyphosate lorsqu’il était sénateur d’opposition, a revu sa position huit mois avant la fin de son mandat, au moment même où la Colombie enregistre des records de culture de coca.
L’épandage aura lieu dans les fiefs du trafic de drogue où les organisations armées « contraignent les agriculteurs à cultiver des feuilles de coca », a dit M. Idárraga.
Le ministre a assuré que toutes les procédures nécessaires sont en cours afin que « la Police nationale puisse commencer ces opérations dans le pays au plus tard jeudi ou vendredi ».
Le pays sud-américain avait suspendu en 2015 l’épandage de glyphosate par avion, en raison des risques pour la santé humaine et les ressources en eau, conformément à une recommandation du ministère de la Santé et à une décision de justice.
L’ancien président Iván Duque (2018-2022) a bien tenté de reprendre l’épandage par avion, mais la Cour constitutionnelle l’en a empêché en se prononçant en faveur des communautés paysannes, afro-colombiennes et autochtones qui avaient intenté des poursuites.
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