Les députés français ont approuvé mercredi la mise en place d’une taxe de deux euros ciblant les petits colis d’une valeur inférieure à 150 euros d’origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs de contrôle de ces produits.
Quelque 208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l’examen en première lecture du budget de l’Etat.
Elle vise à lutter contre l’afflux de produits chinois commandés sur des plateformes comme Temu ou Shein ne respectant pas les normes européennes, au grand dam des producteurs et commerçants européens qui dénoncent une concurrence déloyale.
La mesure a suscité de vifs débats, le parti d’extrême droite Rassemblement national (RN) dénonçant une « taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes », tandis que la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a défendu une « redevance » destinée à contrôler des produits souvent « dangereux ».
Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d’origine chinoise Shein est sous le feu des critiques en France, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.
La taxe devrait rapporter environ 500 millions d’euros sur l’année, destinés selon Mme de Montchalin à financer l’achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.
Elle s’est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe « dès le 1er janvier », comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l’Union européenne.
« Faire croire aux Français qu’en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c’est se moquer du monde », a critiqué la présidente du groupe RN, Marine Le Pen, soulignant que « l’année dernière, 0,125% de colis ont été vérifiés ».
Quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine.
Face à ce déferlement, les ministres des Finances de l’UE ont en outre approuvé la semaine dernière la suppression de l’exonération de droits de douane sur les petits colis importés.
Cette mesure pourrait entrer en vigueur dès le premier trimestre 2026 et non à la mi-2028 comme envisagé jusqu’alors.
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