Le bassin méditerranéen doit se doter d’une grande quantité de centrales solaires capables de faire fonctionner des cohortes de supercalculateurs pour développer une intelligence artificielle de haute qualité pour la région, ont préconisé jeudi des experts de la tech participant à un forum international à Tunis.
« Il est possible de développer l’IA la plus compétitive au monde dans le bassin méditerranéen », a assuré à l’AFP Karim Beguir, PDG de la start-up InstaDeep, interrogé pendant le deuxième Forum méditerranéen de l’IA.
Face aux Etats-Unis, leaders mondiaux avec une puissance de calcul « 10 fois supérieure à la Chine » et à une Chine qui « domine les énergies renouvelables » avec « dix fois plus » de centrales qu’aux Etats-Unis, l’Europe et la Méditerranée ont une carte à jouer via « un partenariat technologique gagnant-gagnant », selon M. Beguir.
« L’Europe est un énorme marché en termes d’IA et l’Afrique du Nord regorge d’énergies renouvelables, notamment le solaire, à une distance très proche de l’Europe », donc faciles à transporter, explique l’ingénieur. « C’est le bon moment », selon lui, car des infrastructures comme des câbles sous-marins entre Europe et Afrique du nord viennent d’être installés.
Reste à construire sur la rive sud de la Méditerranée, selon M. Beguir, une grande quantité de centrales solaires « en combinaison avec des data centers et des supercalculateurs » qui serviront à développer en Afrique du Nord « un écosystème » d’entreprises dans l’IA et l’énergie, tout en répondant aux « besoins de compétitivité de l’Europe » en lui fournissant une électricité moins coûteuse.
Cela permettra de « conserver les cerveaux » en Afrique du Nord d’où sont partis des milliers d’ingénieurs ces dernières années, et de « créer de nombreux emplois », selon l’entrepreneur.
L’IA méditerranéenne se veut différente des IA américaine et asiatique, au service de l’humain « avec une éthique » et un « cadre réglementaire qu’il nous faut imposer », explique à l’AFP Nadia Hai, ambassadrice française pour la Méditerranée, plaidant pour « une IA inclusive » qui soit « en phase avec notre culture commune, nos valeurs » et qui « parle nos langues, arabe, espagnol, italien, français ».
Pour favoriser les synergies entre les acteurs du secteur (chercheurs, start-ups, financiers, etc..), la France a créé un fonds de deux millions d’euros, susceptible d’être un « effet de levier, dans le cadre de partenariats privé-public, pour structurer la communauté méditerranéenne de l’IA » entre France, Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte et Liban.
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