Waymo a annoncé lundi avoir relancé complètement son service de robotaxis dans son fief de San Francisco, après avoir vu sa flotte paralysée au milieu des carrefours lors d’une coupure massive d’électricité, exposant les limites de ses véhicules sans chauffeur en milieu urbain.
Le leader du secteur, une filiale d’Alphabet (Google) dont les Jaguar blanches bardées de caméras et capteurs sont devenues omniprésentes à San Francisco, avait dû suspendre ses opérations samedi soir alors que l’incendie d’une station électrique privait de courant environ un tiers de la ville.
Privés de feux de signalisation, de nombreux véhicules se sont figés aux intersections, créant d’importants embouteillages. Les vidéos des grappes de voitures autonomes déboussolées s’agglutinant aux carrefours ont inondé les réseaux sociaux, suscitant des critiques sur cette défaillance aggravant les perturbations en cours.
« Nous avons repris le service de transport de passagers dans la zone de la baie de San Francisco dimanche » dans la soirée, a indiqué un porte-parole de Waymo dans une déclaration transmise à l’AFP.
Selon l’entreprise américaine, ses voitures sont programmées pour traiter les feux tricolores éteints comme des stops, mais « l’ampleur même de la panne a conduit à des cas où les véhicules sont restés à l’arrêt plus longtemps que d’habitude pour confirmer l’état des intersections affectées ». Des défaillances du réseau mobile ont également perturbé la communication des véhicules avec le centre de contrôle.
Waymo a alors pris la décision « de suspendre temporairement le service » pour des raisons de sécurité.
Cette paralysie a immédiatement suscité l’ironie d’Elon Musk, le patron de Tesla. La technologie FSD (Full Self-Driving) choisie par son entreprise prétend s’affranchir des infrastructures pour naviguer à vue, avec seulement des caméras et une intelligence artificielle s’adaptant en temps réel, mais qui exige encore la présence d’un chauffeur.
Waymo a privilégié une approche plus sécurisée, avec plus de capteurs embarqués et une cartographie complète des zones où sa flotte opère.
« Nous nous concentrons sur l’intégration rapide des leçons tirées de cet événement », a ajouté l’entreprise, assurant travailler à « garantir que notre technologie s’ajuste au trafic lors de tels événements ».
Ce revers intervient en pleine expansion rapide de Waymo, qui prévoit de dépasser les 15 millions de courses sur l’année 2025, contre 4 millions en 2024.
Son service, disponible dans dix villes aux Etats-Unis début 2026, vise une extension à une vingtaine de métropoles dans un an, dont Londres.
Mais la concurrence s’aiguise, avec les tests internationaux de ses rivales chinoises ou même dans son jardin de San Francisco: Uber a annoncé en octobre son intention d’y lancer ses propres robotaxis fin 2026, tandis qu’Amazon, via sa filiale Zoox, y intensifie les tests grand public de ses navettes autonomes.
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