Le militant des droits humains Alaa Abdel Fattah, rentré au Royaume-Uni vendredi après plusieurs années de prison en Egypte, a présenté lundi ses excuses pour d’anciens tweets qui ont refait surface, dans lesquels il appelait à la violence envers les « sionistes ».
« En regardant ces tweets aujourd’hui, ceux qui n’ont pas été complètement déformés, je comprends à quel point ils sont choquants et blessants, et je m’en excuse sans réserve », a déclaré le militant égypto-britannique dans un message publié sur X, en réponse aux critiques.
« Je tiens également à souligner que certains tweets ont été complètement mal interprétés, apparemment par mauvaise foi », a-t-il ajouté.
Alaa Abdel Fattah, figure emblématique de la révolution de 2011 qui a renversé le dirigeant égyptien Hosni Moubarak, a été libéré de prison en septembre après avoir été gracié par le président Abdel Fattah al-Sissi.
Il a été soutenu pendant des années par sa famille, des organisations de défense des droits humains et le gouvernement britannique.
Vendredi soir, le Premier ministre Keir Starmer s’était félicité du retour d’Alaa Abdel Fattah au Royaume-Uni. « Le cas d’Alaa a été une priorité absolue pour mon gouvernement depuis notre arrivée au pouvoir » en juillet 2024, avait-il affirmé.
Mais dès samedi, des messages apparemment publiés sur le réseau social X en 2010 par le militant ont émergé. Dans l’un d’eux, il aurait appelé à « tuer des sionistes ».
L’AFP n’a pas pu en vérifier l’authenticité.
L’association de soutien au militant Freedom for Alaa n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
« Le gouvernement condamne les anciens tweets de M. Abdel Fattah et les juge répugnants », a déclaré dimanche un porte-parole du ministère des Affaires étrangères britannique.
« Depuis longtemps, les gouvernements successifs se sont donné pour priorité d’oeuvrer en faveur de sa libération et de le voir retrouver sa famille au Royaume-Uni », a ajouté ce porte-parole, alors que les travaillistes sont sous le feu des critiques de l’opposition.
The Board of Deputies of British Jews, organisation représentant la communauté juive britannique, a fait part de sa « profonde inquiétude ». « Ses propos extrémistes et violents visant les +sionistes+ et les blancs en général constituent une menace pour les juifs britanniques et le grand public », a déploré cette organisation.
Pour le conservateur Robert Jenrick, la citoyenneté britannique d’Alaa Abdel Fattah « devrait être révoquée et il devrait être expulsé ».
Il a obtenu la nationalité britannique en prison en 2022 par le biais de sa mère, la mathématicienne Laila Soueif, figure de la gauche intellectuelle égyptienne.
Alaa Abdel Fattah a été arrêté pour la dernière fois en 2019 pour avoir publié sur Facebook un message évoquant des violences policières. Il a ensuite été condamné à cinq ans de prison en 2021 pour « diffusion de fausses informations », une accusation fréquemment utilisée en Egypte contre les voix dissidentes.
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