Le gouvernement américain juge déloyales les pratiques de l’industrie chinoise des semi-conducteurs mais a choisi d’attendre 18 mois avant de lui imposer éventuellement des droits de douane additionnels.
« Une action en rétorsion » aux pratiques « non-concurrentielles » de Pékin est « appropriée », écrit la représentation de la Maison Blanche pour le commerce (USTR) dans un document publié mardi.
L’USTR dit prévoir d' »augmenter » les droits de douane « dans 18 mois le 23 juin 2027 ».
Il s’agit de la conclusion d’une enquête lancée en décembre 2024, à la fin du mandat de Joe Biden, et conduite par l’administration de son successeur Donald Trump, qui a fait des droits de douane un élément central de sa politique et diplomatique.
Interrogé mercredi lors d’un point de presse régulier, Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a exprimé la « ferme opposition » de la Chine contre ces « abus de droits de douane qui répriment injustement » ses industries.
« Ces pratiques américaines perturbent la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales, entravent le développement de l’industrie des semi-conducteurs dans tous les pays, et nuisent également aux Etats-Unis eux-mêmes », a-t-il souligné.
« Si les Etats-Unis persistent dans cette voie, la Chine prendra inévitablement et avec résolution des mesures appropriées afin de sauvegarder ses droits et intérêts légitimes », a conclu M. Lin.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a mis en place une vague de nouvelles surtaxes, certaines visant des secteurs spécifiques (comme sur l’automobile ou l’acier), d’autres beaucoup plus larges.
La Chine est l’une des principales cibles de sa guerre commerciale. Une trêve a été négociée après que Pékin a lourdement riposté au printemps.
Les droits de douane spécifiques sont décidés à l’issue d’enquêtes dites « section 301 » par les services de l’USTR.
La conclusion de l’investigation concernant les semi-conducteurs produits en Chine indique que la deuxième puissance économique mondiale s’applique « depuis des décennies » à bâtir une hégémonie dans la production de ces composants électroniques, au détriment notamment des producteurs américains.
« La Chine exerce un contrôle extraordinaire sur l’industrie des semi-conducteurs et d’autres acteurs économiques afin d’atteindre son objectif de domination, notamment par le biais d’orientations politiques, de directives et de contrôles au sein des entreprises publiques et privées », est-il écrit.
Le document ne précise pas pour quelle raison un délai de 18 mois a été décidé.
Sollicité par l’AFP, l’USTR n’a pas donné suite.
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