Deux associations ont porté plainte lundi pour nuisances sonores contre les organisateurs du festival de musique électronique Tomorrowland Winter, qui se déroule en mars dans la station de ski de l’Alpe d’Huez, selon les documents consultés par l’AFP.
« Nous avons porté plainte pour les dépassements d’émissions sonores relevés en mars 2025 » à l’Alpe d’Huez, et dans la perspective de l’édition 2026, a indiqué à l’AFP Elia Bonel, juriste de France Nature Environnement Isère, plaignante avec Mountain Wilderness, une autre association de défense de l’environnement.
« Les nuisances sonores n’ont pas seulement un impact sur le cadre de vie des résidents, elles nuisent aussi à la faune environnante. Il ne faut pas oublier qu’en montagne le son résonne, et on est entourés de réserves de biodiversité », a déclaré Mme Bonel.
La plainte a été déposée auprès du parquet de Grenoble.
Dans la zone du festival, on retrouve notamment le gypaète barbu, la loutre d’Europe, le râle des genêts, ou le vautour moine, des espèces sensibles et fragilisées.
Organisé par la société TL Winter BV, le festival de musique électronique, déclinaison hivernale de Tomorrowland Belgique, dure chaque année une semaine en mars dans la station de l’Alpe d’Huez, située à une altitude de 1.860 m.
L’édition 2025 comptait plus de 150 artistes internationaux dont Charlotte de Witte, Agoria, Alex Wann et Steve Aoki.
Ses détracteurs dénoncent depuis plusieurs années la démesure de l’évènement et son impact environnemental, le festival se tenant à proximité du Parc Naturel des Écrins, avec des scènes sur le domaine skiable, dont l’une à 3.300 m d’altitude.
En mars 2024, FNE Isère et Mountain Wilderness avaient déjà écrit au préfet pour lui demander de s’assurer du respect de la réglementation environnementale et de la mise en oeuvre de mesures pour limiter les nuisances.
En mars 2025, les associations ont fait appel à un bureau d’étude acoustique. Selon son rapport, des émergences sonores jusqu’à quatre fois supérieures à la valeur limite réglementaire des émissions sonores ont été enregistrées pendant le festival.
Contactés par l’AFP, les organisateurs du festival ont assuré agir « strictement dans le cadre des législations en vigueur » et investir dans des experts indépendants et des mesures acoustiques approfondies.
« Concernant la faune, la musique n’est plus audible à 200 mètres », a ajouté une responsable communication du festival. Les scènes en altitude se trouvent sur « des plateformes déjà exploitées tout au long de la saison hivernale par des établissements diffusant de la musique (…) l’environnement est donc déjà habitué à un certain niveau d’activité humaine et sonore », a-t-elle plaidé.
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