Un projet visant à relancer une partie de l’activité de l’entreprise chimique Vencorex, partiellement rachetée au printemps par son concurrent chinois Wanhua, a été déposé vendredi auprès du tribunal des affaires économiques (TAE) de Lyon, ont indiqué ses porteurs.
Baptisé Exalia, il est porté par Séverine Dejoux, ancienne déléguée syndicale de Vencorex et par un entrepreneur local, Olivier Six.
Il vise à développer sur la plateforme chimique du Pont-de-Claix, près de Grenoble, une chimie « décarbonée et souveraine » qui produira notamment de l’acide chlorhydrique, de la soude et du chlore liquide, « des produits stratégiques et fondamentaux » à destination des industries locales, ont indiqué ses promoteurs lors d’un point presse.
Il s’agit d’un projet « extrêmement sérieux », a souligné le ministre de l’Industrie Sébastien Martin, venu visiter le site vendredi.
« Je pense qu’on a un avenir sur ce site », a-t-il insisté, affirmant que « du côté de l’État, les freins qui pouvaient exister ont tous été levés les uns après les autres ». L’Etat pourrait engager des fonds publics à condition « qu’un budget soit voté », a souligné M. Martin. S’il va à terme, le projet bénéficiera également de financements des autorités locales et de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
La décision du TAE est attendue d’ici fin janvier. « On est convaincus que ça va aboutir », a indiqué Mme Dejoux, selon qui la création d’Exalia interviendra début janvier avec pour horizon un « redémarrage avant fin 2027 ».
« Les financements sont consolidés », a renchéri M. Six, évoquant un montant de « plus de 80 millions d’euros d’investissements » dont une grande partie dédiée à la décarbonation des installations et à des économies d’énergie.
Il s’agit de « redonner une souveraineté à notre région et à notre industrie et (…) recréer de l’emploi et du potentiel sur cette plateforme », s’est-il félicité. À l’horizon 2030, la création d’un millier d’emplois sur la plateforme est attendue.
La liquidation de Vencorex au printemps et la perte de quelque 400 de ses 450 emplois avaient suscité une forte émotion et plusieurs figures dont François Hollande, Sophie Binet ou Raphaël Glucksmann s’étaient rendus sur place en soutien.
De nombreuses voix de gauche avaient dénoncé un risque de perte de « souveraineté industrielle » pour le pays et réclamé en vain une nationalisation temporaire.
Un premier projet de reprise en coopérative de Vencorex présenté par Mme Dejoux et M. Six avait échoué, déclaré « irrecevable » par le TAE de Lyon.
Mais « quand il y a des échecs, il faut savoir continuer, ne jamais rien lâcher », a lancé vendredi Christophe Ferrari, président de la métropole de Grenoble et maire de Pont-de-Claix. « Il était absurde d’imaginer qu’on puisse désindustrialiser et perdre un potentiel de plateforme chimique », a-t-il ajouté.
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