En 2011, François Hollande proposait de ramener la part du nucléaire à 50 % d'ici 2025. Comment un tel objectif pourrait-il être atteint de façon réaliste ?
Partant de la situation du mix électrique français de 2010, on peut envisager plusieurs stratégies permettant d'aller dans cette direction. La pertinence de ces stratégies peut se mesurer grâce à quelques indicateurs principaux : la part de la production nucléaire, bien sûr, la part des énergies renouvelables, l'évolution des émissions de CO2 , l'évolution de l'indépendance énergétique et le coût de cette « transition ».
Les stratégies examinées sont les suivantes :
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le remplacement d'une partie de la production nucléaire par une production par des centrales à gaz ;
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le remplacement de la plus grande partie possible de la production nucléaire par celle des parcs éoliens et photovoltaïques avec l'hypothèse que toute cette production renouvelable intermittente bénéficie de l'obligation d'achat mais que la puissance nucléaire doit être suffisante pour faire face à des séquences de très faible production éolienne et solaire. On constate alors que la part de la production nucléaire ne pourrait guère être inférieure à 67 % ;
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dans la troisième stratégie, tout en maximisant la production d'électricité renouvelable au maximum, on envisage une diminution de la consommation d'électricité. L'objectif de diminution de la part du nucléaire peut alors être atteint en même temps que la puissance du parc nucléaire est fortement diminuée. La réduction nécessaire de la consommation approche un facteur 2 ;
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la quatrième stratégie consiste à compléter une production maximale d'électricité renouvelable par la production de centrales à gaz. En soit, ce scénario augmente significativement les émissions de CO2 . Toutefois, si, simultanément, on remplace le chauffage au gaz ou au fioul par du chauffage électrique, le bilan CO2 peut être neutre, en même temps que l'objectif sur la part du nucléaire dans le mix électrique peut être atteint.