La modélisation numérique des ouvrages géotechniques, notamment par la méthode des éléments finis ou des différences finies, a connu une utilisation grandissante depuis ces quinze dernières années avec l’augmentation toujours plus rapide de la puissance de calcul et des capacités de mémoire des ordinateurs.
Désormais, des calculs en trois dimensions comprenant plusieurs centaines de milliers de nœuds sont devenus courants. Ils permettent d’avoir accès au champ de déplacements, de déformations, de contraintes, à la fois dans le terrain et dans différents éléments structurels, mais peuvent aussi donner des informations sur le niveau de sécurité notamment avec les procédures de réduction des propriétés de cisaillement.
Néanmoins, s’ils sont mal réalisés, ces calculs peuvent conduire à des interprétations erronées dans le dimensionnement des ouvrages géotechniques, et il est donc plus que jamais nécessaire de connaître et maîtriser les aspects les plus importants d’une modélisation numérique.
Les liens entre les calculs numériques et les procédures de justification des normes de dimensionnement, notamment l’Eurocode 7, sont aussi un aspect important à considérer.
La stratégie de modélisation reste une étape fondamentale de toute modélisation géotechnique. Elle doit conduire au choix entre des calculs en deux ou trois dimensions, en déformation plane ou en axisymétrie, à l’identification des couplages hydrauliques et thermiques à considérer, à la définition de conditions aux limites pertinentes, etc.
Les modèles de comportement constituent un autre point essentiel de toute modélisation numérique et l’ingénieur en charge des calculs doit bien comprendre comment ils peuvent affecter les résultats qu’il aura à analyser. Les effets des différents paramètres ne peuvent être maîtrisés que si leurs rôles au cours du calcul sont précisément identifiés.
L’interaction sol-structure est aussi un point essentiel de toute modélisation numérique. Deux aspects sont à prendre en considération : l’élément structurel en tant que tel et sa modélisation sous forme de barre, de poutre ou de coque, etc. et les éléments d’interface qui lient ces éléments structurels aux éléments volumiques modélisant le terrain en place.
D’autres techniques plus récentes comme les macroéléments, deviennent une alternative intéressante dans certains cas.
Enfin, l’analyse des résultats est une phase de la modélisation numérique à ne pas négliger. La vérification de la bonne convergence des calculs est une première étape et doit être poursuivie par l’analyse des déplacements, des déformations et des contraintes.
Les procédures de réduction des propriétés de cisaillement sont désormais devenues un outil courant pour évaluer un coefficient de sécurité relatif à la mobilisation de la résistance du terrain. Mais il n’en demeure pas moins que les résultats obtenus à partir de ces procédures doivent être analysés finement, notamment dans le cas d’interaction entre des éléments volumiques et des éléments structurels.