Avec le développement de la réhabilitation des ouvrages à la fin du 20e siècle, les techniques de réparation et de remise aux normes des bâtiments ont beaucoup évolué. Les œuvres de Carlo Scarpa ont ouvert la voie à des transformations plus conceptuelles que de simples réaménagements sans considérations spatiales.
Les opérations iconiques par des architectes de grand renom comme Rem Koolhaas pour les Fondation Prada à Milan et Galeries Lafayette à Paris, ou encore Herzog & de Meuron pour la Tate Modern de Londres ou le Caixa forum de Madrid, ont mis sur le devant de la scène conceptuelle des opérations au caractère spectaculaire, mais aussi respectueux et durable de cette discipline. Elles ont définitivement effacé l’idée que le neuf était mieux que la réhabilitation, et libéré une créativité sans limites.
Cette réutilisation de constructions existantes implique différents types d’interventions spécifiques que l’on peut regrouper en trois familles comme suit.
L’adaptation à un nouvel usage peut révéler des faiblesses, voire des inaptitudes de l’existant à répondre aux performances acoustiques et thermiques attendues. On pense ici à la performance acoustique d’un plancher ou d’un séparatif entre deux logements. Une remise à niveau est alors nécessaire qui met en scène des méthodes correctives de nos bases traitant les solutions de remise à niveau thermique des façades et des toitures. La résolution des insuffisances acoustiques et thermiques est devenue un enjeu capital des politiques de réhabilitation et de transformation des existants dont les bases ont été posées et quantifiées lors du Grenelle de l’environnement. Ces solutions de remise aux normes sont évoquées à la lumière d’exemples récents issus de bâtiments transformés pour servir à d’autres usages.
Cet exercice concerne aussi l’adaptation des constructions à de nouveaux besoins en les mettant en conformité avec les normes en vigueur. Nous parlons ici de nouvelle définition des charges entraînée par un changement d’usage, comme la transformation des logements en bureaux par exemple. Les modifications des règlements, comme les cartes de neige ou de vent, entraînent, elles aussi, des changements automatiques des charges de calcul lors de l’adaptation des existants. Cette catégorie concerne également l’adjonction ou la transformation des circulations existantes dont on donne quelques exemples. L’exposé s’intéresse aux mises en conformité des constructions pour ajouter des balcons, des mezzanines, des escaliers ou des ascenseurs. L’acier apporte ici des solutions astucieuses, légères et économiques, applicables à tous les types de constructions.
De nouveaux concepts émergent qui prônent la réutilisation des matériaux de construction pour réduire autant que possible, les phases de recyclage. Ces techniques de type « Cradle to cradle » sont très applicables à la réhabilitation. Elles sont succinctement illustrées au travers de deux exemples comme la Cour Européenne de justice et la Halle d’Annecy.