La nécessité en construction d’appréhender avec justesse et précision la qualité d’un terrain est évidente. Cependant, le choix d’une classification des sols, pertinente et apte à apporter au constructeur la connaissance suffisante pour assurer correctement toute fondation, n’est pas simple.
Tout sol est un mélange de grains solides, issus de roches d’origine éruptive, sédimentaire ou métamorphique, d’air et d’eau. Il est couramment qualifié de meuble, d’hétérogène de faible compacité, suivant les éléments principaux de sa constitution, sables, limons, marnes, argiles, humus et galets. De par la présence de ces trois phases, solide, liquide et gazeuse, et surtout de leurs proportions variables dans le temps, le matériau sol possède une structure de forte complexité, aggravée par les différents états de contrainte qu’il peut subir. Cela entraîne une diversité importante d’éléments et d’aspects à couvrir ; un sol est habituellement défini par ses caractéristiques pétrographiques, géologiques, mécaniques et physico-chimiques.
L’approche géologique n’est pas forcément satisfaisante et comporte certaines limites. Pour preuve, la différence d’approche du géologue et du constructeur qui oppose parfois leur définition d’un terrain en place.
D’autre part, pour caractériser un sol, un grand nombre de grandeurs mécaniques peuvent être définies et mesurées. Ces renseignements, portant sur la porosité, la compacité, les volumes et les masses d’eau, d’air ou de grains, peuvent s’avérer précieux mais sont très insuffisants pour définir le comportement actuel du sol et prévoir son évolution.
En revanche, la classification physico-chimique reste la plus usitée et semble traduire assez correctement cette structure complexe : elle sait renseigner le constructeur sur les fragilités du support. Les paramètres, dont les principaux sont la granulométrie et la plasticité, font, selon le cas, l’objet de tests d’essai en laboratoire ou en place.