Lnalyse des risques des systèmes dynamiques : choisi pour ne comporter que des mots du langage courant, un tel titre ne devrait générer aucune ambiguïté sur son objet. Cependant, dans le domaine fiabiliste, beaucoup de termes font l’objet d’une certaine dérive sémantique qui brouille les propos à l’insu même des interlocuteurs.
Ainsi nous aurions pu substituer Sûreté de fonctionnement (SdF) à Analyse des risques, mais ce terme restant encore très fortement connoté sécurité, cela n’aurait pas correspondu complètement à l’esprit de cet article où nous nous préoccupons aussi d’aspects économiques comme la disponibilité de production, par exemple. En effet, défini comme une grandeur à deux dimensions (probabilité × conséquences), le risque a l’immense avantage d’appréhender, dans le même concept, des risques de nature complètement différente et, dans cet exposé préliminaire, nous nous efforcerons de montrer comment le corpus de méthodes et d’outils fiabilistes développés ces cinquante dernières années permet de faire face aux divers types de risques rencontrés.
De même, tout système industriel étant peu ou prou « dynamique », l’appellation système dynamique constitue un raccourci pour désigner les méthodes et modèles fiabilistes auxquels nous allons nous intéresser pour représenter le comportement des systèmes étudiés. Les travaux réalisés par l’ingénieur fiabiliste s’inscrivent en effet dans une démarche d’analyse systématique, systémique et probabiliste mettant en œuvre toute une batterie de méthodes et d’outils que l’on peut globalement répartir en trois grandes classes :
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méthodes de base pour aborder et dégrossir les problèmes ;
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méthodes statiques pour analyser les systèmes d’un point de vue structurel (topologique) ;
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méthodes dynamiques pour appréhender les aspects comportementaux.
Cette classification traduit une certaine gradation dans le degré d’expertise nécessaire à la mise en œuvre des méthodes et surtout des outils qui prennent de plus en plus l’allure de boîtes noires dont les limitations échappent souvent à ceux qui les utilisent.
Nota :
Le but de cet article introductif est de discuter rapidement des différentes classes de méthodes et d’outils afin de mettre en lumière leurs rôles respectifs ainsi que quelques-uns des problèmes attachés à leurs limitations, puis de situer plus précisément dans cette démarche générale les méthodes dynamiques qui feront l’objet d’articles spécifiques ultérieurs :