L’élaboration d’une fonte commence par le choix de la composition chimique de base. Cette composition impose les matières premières qui constituent les charges des moyens de fusion, les traitements de la fonte à l’état liquide, la détermination des pertes ou gain au feu. En règle générale, le cahier des charges de la pièce moulée à fournir est caractérisé par les propriétés mécaniques et physiques du matériau utilisé pour la fabriquer. Ces caractéristiques dépendent conjointement de la composition chimique finale et de la microstructure de la fonte. Cette microstructure est largement influencée par les vitesses de refroidissement pendant la solidification et à l’état solide, et par les traitements à l’état liquide du matériau. Il revient au fondeur de choisir la composition chimique de base initiale et les moyens de fusion à utiliser pour répondre au cahier des charges. Le choix des moyens de fusion utilisés est également fonction du flux d’alliage liquide à fournir au chantier de moulage et de sa flexibilité.
Certaines des caractéristiques imposées ne peuvent être obtenues qu’en utilisant des éléments d’alliage en teneur importante. Pour les fontes spéciales, les teneurs en éléments d’alliage sont encadrées par les normes ; dans les sabots de frein SNCF, par exemple, la teneur en phosphore est étroitement spécifiée pour la fonte à graphite lamellaire.
Les contrôles d’atelier sont mis en place pour prédire la microstructure et la composition de la fonte afin d’optimiser le coût de l’élaboration et d’intervenir par des traitements à l’état liquide de la fonte. Ces contrôles avant coulée permettent d’éviter les rebuts pour non-conformité de composition chimique ou de microstructure.
L’article présente l’ensemble des opérations métallurgiques qui permettent d’obtenir une fonte liquide utilisable pour la coulée des pièces en fonte, et les différentes opérations nécessaires à la préparation de l’alliage liquide, en quantité et en qualité, pour remplir les moules préparés sur les chantiers de moulage.