Mise à jour de l’article de Claude TOURNUT (Atochem) paru en mai 1990.
Les polymères fluorés forment une classe bien à part dans le large éventail de composés macromoléculaires que l’industrie met à la disposition des utilisateurs. D’une manière générale, la substitution par le fluor des atomes d’hydrogène présents dans une chaîne macromoléculaire améliore la tenue thermique et la résistance chimique, retarde ou inhibe la propagation des flammes, abaisse la tension superficielle critique et exalte les caractéristiques diélectriques. L’effet est naturellement d’autant plus marqué que le taux de substitution de l’hydrogène par le fluor est plus élevé et il atteint son maximum pour les polymères qui ne contiennent plus que du carbone et du fluor. Les polymères fluorés sont des « spécialités » fabriquées à échelle relativement modeste et réservées à des applications dans des milieux qui détruisent ou dégradent les autres polymères, ou bien utilisées en raison de certaines de leurs propriétés exceptionnelles.
Dans la suite, nous nous limiterons à l’étude des polymères fluorés fabriqués au stade industriel ou semi-industriel, c’est-à-dire les matières plastiques fluorées et les élastomères fluorés.