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Décryptage

Google + ou Facebook – ?

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

[Tribune] Hervé Kabla

Après Buzz et Wave, Google retente sa chance dans le social avec Google+, un réseau social qui ressemble peut-être un peu trop à Facebook.

S’il fallait donner un signe tangible de l’importance des réseaux sociaux dans l’économie du Web, je choisirais probablement celui-ci : l’obstination de Google à prendre pied dans ce domaine. Après deux échecs retentissants nommés Google Buzz et Google Wave, voici en effet que le spécialiste des moteurs de recherche se lance dans une nouvelle expérience sociale, nommée Google+. Qu’on pourrait tout aussi bien appeler… Facebook.

De quoi s’agit-il ?

Google+ est construit sous la forme d’un assemblage (mashup) d’outils existants, complétés par des fonctionnalités sociales élémentaires. Des éléments du portfolio de Google sont ainsi repris comme Picasa (le gestionnaire de photos en ligne), Google Maps, Youtube, Google Profile, Google Talk. Ces services sont intégrés dans une interface unique, dont l’apparence (le look and feel) fait largement penser à celui de Facebook : publication d’un statut à base de texte, d’images, de photos ou de liens, page d’accueil qui reproduit le fil d’actualité de ses amis, page de profil qui affiche l’ensemble de nos publications.

La nouveauté réside principalement dans le mode de gestion de ses amis ou contacts. Contrairement à Facebook, nos publications ne sont pas visibles de l’ensemble de nos amis. Un système de cercles aide à classer nos contacts en différents groupes : famille, collègues, anciens collègues, relations, etc. On peut apparemment en créer autant qu’on le souhaite, et l’interface de gestion des cercles est épatante.

Qui peut y accéder?

Depuis l’ouverture de (GMail) Google Mail, le géant du Web a pris l’habitude de proposer ses services en mode bêta sur invitation, afin de jouer sur l’envie de rejoindre le groupe de privilégiés qui bénéficient des nouveaux services avant les autres. Les premiers servis, pour Google+, ont pu inviter leurs amis en les inscrivant dans des cercles ou en les notifiant. Malheureusement, le nombre d’invitations actives par jour semble limité, ce qui a généré beaucoup de frustration parmi les professionnels des médias sociaux avides de se lancer sur cette nouvelle plate-forme. L’ouverture prochaine à tous les volontaires pourra-t-elle faire oublier ce processus largement décrié ?

Quoi de neuf alors ?

Contrairement à Google Wave, système particulièrement incompréhensible  mais soi-disant révolutionnaire, et à Google Buzz qui aura surtout contribué à polluer nos messageries, Google+ est une vraie réussite. Son interface est élégante et intuitive, celles des autres outils (agenda et mail, notamment) en profitent d’ailleurs pour subir un sérieux rafraîchissement. Autre avantage, Google+ est rapidement opérationnel, on y trouve facilement ses amis. Enfin, les interactions via les cercles restreignent la visibilité de certains échanges : discussions familiales ou entre collègues. Et on finit par se dire que si Google avait sorti un outil similaire au lieu de se lancer sur Wave ou Buzz, Facebook aurait sans doute eu plus de mal à percer.

Mais alors, quels sont les défauts ?

Il y en a deux principaux. Le premier, c’est qu’au travers de sa réussite, Google+ ne fait que consacrer la validité du modèle Facebook : interface similaire jusqu’à la disposition des différents éléments graphiques, ou encore jusqu’aux statuts qui n’autorisent le partage que d’un objet à la fois (une image, un lien, une vidéo). Un peu comme si Citroën se mettait à imiter le look des berlines allemandes et renonçait à ses propres idées de design et d’innovation. Ce n’est pas un signe d’excellence.

Le second, c’est que Google+ semble être sorti un peu trop vite des forges de l’éditeur. Il manque un tas de fonctionnalités de bases, dont Facebook dispose à ce jour, et qui auraient très bien pu être intégrées avant le lancement des premières invitations : gestion d’événements, de groupes, d’applications, et surtout, de pages pour les marques !

Comment tout cela finira ? Nul ne saurait le dire. À l’heure actuelle, seul le microcosme des médias sociaux et du Web international semble accéder à Google+… et y reproduit les mêmes contenus que ceux qu‘on trouve sur Facebook ou Twitter. Le vrai tournant aura lieu lorsque le grand public – avocats, étudiants, dentistes, retraités – sera passé sur cette plate-forme. Il faudra du temps, et sans doute encore beaucoup d’argent, pour que Google y parvienne. Verdict dans un an, probablement.

Par Hervé Kabla / 01net

 

Hervé Kabla

Blogueur, polytechnicien et entrepreneur, Hervé Kabla est un scientifique tombé très tôt dans le marketing et la communication. Passé par Dassault Systèmes, l’Inria et deux ou trois start up, il dirige blogAngels, agence 100 % médias sociaux et a cofondé Media Aces, association d’entreprises utilisatrices de médias sociaux.

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