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News Environnement : avril 2013

Posté le par La rédaction dans Environnement

Les événements qui ont marqué l'actualité du secteur Environnement/Energie ces quinze derniers jours. Au programme : des millions de particules plastiques dans les Grands Lacs, une nouvelle chaire au sein d'AgroParisTech et l'histoire de la formation de la mer Méditerranée…

Les Grands Lacs « plastiqués »

Si le « continent plastique » dans l’Océan Pacifique, constitué de particules de plastiques regroupées par les courants océaniques, est relativement bien connu, les problèmes causés par ces particules dans les Grands Lacs nord-américains le sont nettement moins.

Des quantités de particules plastiques très importantes dans les Grands Lacs

Une équipe de chercheurs de l’université du Wisconsin Supérieur vient pourtant de présenter des résultats assez inquiétants lors de la 245ème réunion annuelle de l’American Chemical Society.

Il y aurait entre 1 500 et 1,7 million de particules plastiques par mile carré dans les grands lacs. On s’imagine souvent un « îlot de déchets flottants » mais ces particules sont en réalité très petites (85% des échantillons recueillis étaient des microparticules, de taille inférieure à 0,5 cm) et, même en quantités très importantes, elles ne sont pas forcément visibles à la surface.

Les chercheurs ont pu mesurer que le nombre de particules plastiques dans les échantillons recueillis dans les Grands Lacs était 24% plus important que celui des échantillons recueillis dans le sud de l’Océan Atlantique.

Une double menace pour l’environnement

La petite taille de ces particules et leur grand nombre augmentent leur « surface totale effective » et donc, indirectement, la quantité de polluants dans l’eau.

En effet, une étude menée l’été dernier par une équipe de chercheurs de l’Université de New York et l’Institut 5 Gyres, un groupe environnemental qui étudie la pollution liée au plastique dans les océans (en particulier dans les gyres subtropicaux, avait également montré des concentrations de toxiques chimiques très importantes.

Il ont notamment remarqué la présence d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, listés parmi les « polluants prioritaires » par l’EPA et l’Organisation Mondiale de la Santé, et des biphényles polychlorés, très toxiques, qui nécessitent plus de 50 ans pour se dégrader dans l’environnement et présentent une menace pour les espèces aquatiques ; ils font partis des Pollutants Organiques Persistants.

Ces espèces sont hydrophobes et se trouvent généralement dans les sédiments, mais, grâce à la présence des composés plastiques, avec lesquels elles peuvent « se lier » et être « absorbées », elles peuvent flotter dans l’eau.

Ce phénomène a également été étudié par une équipe de chercheurs de l’université de San Diego qui ont mesuré les concentrations en polluants chimiques et en plastiques dans des baies proches de centres urbains sur une période de 12 mois.

Ils ont pu montrer une relation entre la présence de particules plastiques et une concentration plus importante des polluants, en particulier pour certains types de plastiques (polyéthylène à haute et basse densité et polypropylène).

Cela présente donc un risque aggravé pour les poissons et le zooplancton, voire même pour les oiseaux, susceptibles de manger ces particules par erreur, ce qui peut causer des problèmes cardiaques ou neurologiques, voire des déformations.

Lorena Rios Mendoza, qui a présenté les résultats de l’étude de l’Université du Wisconsin, a indiqué avoir trouvé des particules plastiques dans les estomacs des poissons.

Le problème n’est donc plus seulement la quantité de plastique qui se trouve dans les océans ou les Grands Lacs mais également la façon dont les particules plastiques intéragissent avec les polluants chimiques.

Le lien entre ingestion de plastiques, transfert chimique toxique et effet sur les espèces marines n’est pas encore clairement établi.

Tout d’abord, la présence de plastiques ne devrait pas en soi augmenter la présence de ces polluants toxiques dans les Grands Lacs, tout au plus ceux-ci pourraient-ils être déplacés depuis les sédiments, en cas de tempête par exemple.

Par ailleurs, certains poissons des Grands Lacs possèdent déjà une certaine quantité de ces polluants dans leurs tissus et il faudrait donc que la concentration de ces polluants dans les particules plastiques ait une concentration supérieure pour réellement avoir un effet.

L’équipe du professeur Mendoza a prévu de continuer à analyser le contenu des estomacs et tissus cellulaires de poissons pour mieux quantifier ces risques. Enfin, les risques présentés par une éventuelle transmission de ces substances aux consommateurs (humains) sont encore à l’étude.

Un patrimoine à préserver

Les Grands Lacs constituent la plus grande réserve d’eau douce du monde, avec une surface de 244 160 km2 et un volume de 22 684 km3 en eaux basses.

C’est également un patrimoine culturel et environnemental, avec de nombreux parcs naturels et plusieurs millions de visiteurs chaque année.

Alors que la production de plastique a augmenté de 500% depuis 1980, la protection des grands lacs semble devenir une nécessité.

Signe encourageant, de nombreux efforts ont été mis en place au niveau des Etats pour lutter contre la prolifération du plastique, notamment pour le recyclage et pour limiter l’usage des sacs plastiques (les Etats de Floride, Hawaii, Maryland, New Jersey, New York, Rhode Island, Vermont, Washington et le District of Columbia ont imposé une taxe, directe ou indirecte, sur les sacs plastiques, voire une interdiction de distribution.

Cependant, ces efforts doivent être généralisés et menés de concert avec le Canada, l’autre pays donnant sur les Grands Lacs, où des initiatives sont également en cours dans certaines villes, notamment à Toronto, ou dans certaines chaînes de magasins, comme Metro.

Source : www.bulletins-electroniques.com

« Sustainable Demand-Supply Chain », nouvelle chaire au sein d’AgroParisTech

Créée par AgroParisTech, pour une durée de cinq ans, et soutenue par Sofiproteol, Système U et Terrena, trois partenaires qui couvrent l’ensemble de la filière, du producteur agricole au consommateur final, la chaire baptisée « Sustainable Demand-Supply Chain » (SDSC), que dirige Alain Chapdaniel, a pour objet d’analyser et de construire de nouveaux modes de structuration et de pilotage des filières traitant des matières issues du vivant en vue d’en accroître la durabilité.

L’établissement d’enseignement supérieur et de recherche qu’est AgroParisTech entend ainsi placer au coeur de sa réflexion l’analyse des attentes des clients, consommateurs et, plus largement, des acteurs et parties prenantes de la chaîne pour la piloter et l’optimiser durablement.

Un pilotage durable des filières qui s’appuie sur une nouvelle gestion des informations sociales, environnementales et économiques.

En matière de recherche, il s’agira d’analyser la rupture organisationnelle sous-jacente et de proposer des concepts et outils pour mener à bien le changement.

Côté enseignement, l’objectif est d’identifier et de développer les compétences que doivent acquérir les étudiants d’AgroParisTech pour répondre aux offres métiers de ce secteur.

La formation continue, proposée par AgroParisTech Executive, sera enrichie des apports de cette chaire.

« Les préoccupations environnementales, sociales et économiques doivent être considérées comme une opportunité de développement et de compétitivité par les acteurs de l’agroalimentaire, en France et à l’étranger.

Cela suppose de nouvelles stratégies et postures, de nouvelles organisations des flux physiques, informationnels et financiers, et donc de nouvelles relations entre ces acteurs. C’est donc le traitement conjoint et responsable de la demand chain et de la supply chain qui permettra la création de valeurs durables », estime Alain Chapdaniel.

Source : www.bulletins-electroniques.com

Méditerranée : une histoire de tsunami

Une équipe de scientifiques italiens, dirigée par Alina Polonia de l’Institut des sciences marines du Conseil national des recherches (Ismar-Cnr), a identifié au large des côtes siciliennes, les traces d’un important tsunami, qui a eu lieu en Méditerranée il y a environ 1600 ans.

L’étude, publiée dans la revue du groupe Nature, Scientific Reports, s’est intéressée à une zone sédimentaire marine composée de dépôts grossiers charriés par les courants de densité et atteignant jusqu’à 25 mètres d’épaisseur.

« Le dépôt est connu sous le nom de « mégaturbidité Augias » et occupe une grande partie de la Méditerranée orientale », explique Alina Polonia.

« Plusieurs hypothèses ont été émises pour comprendre son origine; parmi celles-ci, la plus probable serait l’explosion du volcan Thera à Santorin vers 1627-1600 avant notre ère, et qui a mis un terme à la civilisation minoenne.

D’après les études de notre équipe, cet énorme dépôt sédimentaire serait en fait la conséquence d’un tsunami généré par un puissant tremblement de terre en Crète d’une magnitude comprise entre 8 et 8,5 sur l’échelle de Richter ».

Les chercheurs sont arrivés à ces conclusions en analysant de nombreuses données géophysiques et géologiques, « telles que des images acoustiques à haute résolution du dépôt sédimentaire et des carottes sédimentaires extraites à près de 4000 mètres de profondeur ».

Cette découverte a été possible grâce à la grande précision avec laquelle l’âge des dépôts et leur provenance ont été déterminés.

« L’effet conjugué d’un tremblement de terre et d’une vague de tsunami peut en effet charrier une grande quantité de sédiments, provenant de toutes les zones côtières touchées, et déposée par la suite à l’endroit le plus profond du bassin ».

Cette théorie est confirmée par le témoignage du romain Ammiano Marcellino (330-397 av. J.-C.) selon lequel des vagues immenses ont pénétré les terres faisant des milliers de victimes près de la ville d’Alexandrie, à 700 km de l’épicentre.

Les chercheurs ont également découvert des traces d’événements similaires ayant eu lieu auparavant, ce qui suppose que le tremblement de terre de l’an 365 av. J.-C. n’ait pas été l’unique en méditerranée. « Les analyses radiométriques nous permettent de déterminer une période d’occurrence de 15.000 ans », assure Alina Polonia.

Source : www.bulletins-electroniques.com

Publié par Iris Trahin

Posté le par La rédaction


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