Le groupe SIPA Ouest-France souhaite céder ses parts dans le média en ligne 20 Minutes à son co-propriétaire, le belge Rossel, qui y est prêt à condition qu’il n’y ait plus de « conflit social » dans l’entreprise, a-t-on appris vendredi auprès des deux groupes.
SIPA Ouest-France cherche à « se retirer de 20 Minutes » au profit de Rossel, a-t-on indiqué à la direction du groupe français, confirmant une information du Monde.
Le groupe entend « se recentrer sur son navire amiral », autour du quotidien régional Ouest-France, a-t-on ajouté de même source.
Le président de Rossel, Bernard Marchant, a confirmé à ue journaliste de l’AFP qu' »une augmentation de capital est nécessaire » pour 20 Minutes et y être « prêt à certaines conditions ».
Ainsi « nous ne souhaitons pas investir dans une entreprise où il y a un conflit social », a-t-il ajouté en référence aux discussions en cours sur la rémunération des journalistes. Il souhaite concentrer « les énergies sur le projet pour 20 Minutes ».
L’annonce a été faite la semaine dernière par les deux propriétaires actuels aux salariés de 20 Minutes.
Rossel a posé « une condition: que nous renoncions d’ici le 15 décembre à une grande partie de la part journaliste des droits voisins » du droit d’auteur au profit de l’entreprise, a écrit jeudi le personnel dans une lettre ouverte consultée par l’AFP.
Ces droits voisins du droit d’auteur, institués pour les plateformes numériques en 2019, permettent aux journaux, magazines ou agences de presse de se faire rémunérer lorsque leurs contenus sont réutilisés sur internet par des géants comme Google.
Sans cette ressource financière, « le titre, déficitaire cette année encore, sera vendu ou à défaut placé au tribunal de commerce en cessation de paiements », est-il affirmé dans cette lettre ouverte.
Les signataires, au nombre de 101 sur quelque 130 membres du personnel, souhaitent que les délégués syndicaux valident la proposition de Rossel, ce que les syndicats se refusent à faire.
Selon Lise Regnier, déléguée SNJ-CGT, « la part des droits voisins a été fixée après une longue bataille et revenir dessus serait un recul qui en appellerait d’autres ». « Nous sommes ouverts à la discussion mais sans menaces ou intimidations », a complété Pablo Aiquel, secrétaire général national du syndicat.
Fondé en 2002 comme journal gratuit, « 20 Minutes » a lancé sa chaîne télé en mai 2023 puis a arrêté sa formule papier en septembre 2024 pour passer au tout numérique.
Cette décision s’inscrivait dans un projet de réorganisation face aux difficultés financières auxquelles le média gratuit était confronté depuis plusieurs années.
Après 25 suppressions de postes, la rédaction compte désormais une soixantaine de journalistes.
reb/jmo/eb
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »









Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE