Marine Le Pen a insisté vendredi depuis son fief d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) sur le besoin « urgent » d’une concertation avec les agriculteurs pour trouver des solutions alternatives à l’abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire bovine.
« Je veux croire qu’il existe une solution qui puisse être réfléchie et décidée avec l’ensemble des représentants des agriculteurs, des responsables sanitaires et des membres du gouvernement », a indiqué la députée du Pas-de-Calais lors d’un déplacement pour l’inauguration du marché de Noël d’Hénin-Beaumont.
Le gouvernement a étendu vendredi les zones de vaccination obligatoire contre la dermatose nodulaire bovine dans le Sud-Ouest face « à la dégradation soudaine de la situation sanitaire », mais a réaffirmé sa politique d’abattage des troupeaux affectés, dénoncée avec vigueur par certains éleveurs.
« On est face à un phénomène de ras-le-bol » des agriculteurs qui « ont le sentiment que les décisions leur tombent dessus », a souligné la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, évoquant les accords commerciaux du Mercosur, la baisse annoncée de la Politique agricole commune européenne (PAC), ou encore la multiplication des normes.
Des agriculteurs en colère contre l’abattage de troupeaux ont bloqué vendredi l’autoroute Toulouse-Bayonne.
Le président de la Coordination rurale a appelé à « continuer à manifester » pour faire valoir la « vaccination généralisée » demandée par son syndicat.
La Confédération paysanne a appelé à des « blocages partout », et des rassemblements sont déjà annoncés d’ici la fin de la semaine dans plusieurs villes.
Pour Marine Le Pen, « ces appels aux blocages sont probablement la conséquence d’une absence de concertation ».
La dirigeante du parti d’extrême droite a appelé à écouter les « propositions » des agriculteurs, comme « un confinement extrêmement strict avec une vaccination massive, y compris d’ailleurs des troupeaux alentours ».
La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a rejeté vendredi soir les assertions de Mme Le Pen, l’interpellant sur son compte X (ex-Twitter): « Vous affirmez que les agriculteurs n’ont pas été concertés. C’est faux ».
« Depuis le début de la crise de la DNC, j’ai convoqué quatre parlements du sanitaire, dont un encore ce mardi, pour réunir l’ensemble des acteurs : éleveurs, chambres d’agriculture, organisations syndicales, filières, vétérinaires, groupements de défense sanitaire, coopératives, banques, commerçants de bestiaux, laboratoires, ANSES, services de l’État », a ajouté la ministre.
Elle a assuré que « la stratégie sanitaire et vaccinale a été construite et validée collectivement ». Toujours en direction de Mme Le Pen, Mme Genevard a aussi dit prendre « acte avec regret que vous cherchez à polémiquer plutôt qu’à rassembler. Ce qui n’aidera ni les éleveurs, ni l’éradication de la maladie ».
Après deux jours de mobilisation d’agriculteurs contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), maladie virale apparue en France en juin, les services vétérinaires ont abattu vendredi les 207 vaches d’un élevage d’Ariège sous la protection des gendarmes mobiles.
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