L’Autorité de la concurrence estime que des données « fiables » et transparentes, qui manquent aujourd’hui, sont nécessaires pour mesurer l’impact énergétique et environnemental de l’intelligence artificielle (IA), d’après un avis publié mercredi.
« Pour apprécier correctement les effets concurrentiels liés à l’empreinte énergétique et environnementale de l’IA, il convient de disposer de données fiables qui semblent manquer aujourd’hui », a estimé l’autorité chargée d’éviter les phénomènes anticoncurrentiels, ententes sur les prix ou sur la technologie par exemple, souvent préjudiciables aux consommateurs.
« Une meilleure transparence pourrait, d’une part, éviter qu’une poignée d’acteurs profite d’un avantage décisif relatif à ces informations et, d’autre part, bénéficier à la recherche publique sur le sujet », estime-t-elle.
En outre, une évaluation standardisée de ces performances permettrait à un acteur moins gourmand en énergie ou mieux disant du point de vue climatique de se distinguer de ses concurrents.
Pour que les consommateurs, acteurs économiques et pouvoirs publics puissent évaluer « les performances, les coûts et les externalités des différentes technologies déployées et des services proposés », il est « important que la simplification en cours des règles environnementales » de l’Union européenne « ne dégrade pas les obligations » relatives à l’impact de l’IA.
La question de l’énergie est cruciale pour ce secteur, l’électricité représentant entre 30 et 50% des charges d’exploitation d’un centre de données, selon l’Autorité.
Celle-ci appelle en outre à ce que « l’accès aux zones adaptées à l’implantation de centres de données et à l’énergie, en particulier à l’électricité d’origine nucléaire, ne soit pas de facto réservé aux seuls grands acteurs ».
Elle estime plus loin dans son avis de 34 pages que « les principaux fournisseurs de services d’informatique en nuage », citant Amazon, Google et Microsoft, « disposent d’une puissance financière leur permettant de négocier des conditions avantageuses » dans la fourniture d’énergie.
« Ils peuvent aussi investir dans leurs propres solutions de stockage afin de renforcer leur indépendance énergétique », voire se muer en « offreurs » sur le marché de l’énergie, puisque disposant occasionnellement de capacités excédentaires ou de centres de données équipés de groupes électrogènes « afin d’assurer la continuité du réseau en cas de panne ».
« En outre, le développement de stratégies d’optimisation de la consommation peut également permettre à ces acteurs de réduire temporairement leur consommation électrique afin de soulager le réseau contre rémunération (mécanisme dit d’effacement), les positionnant ainsi comme des acteurs à part entière du réseau électrique ».
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