La ministre de l’Agriculture a annoncé mardi des dérogations pour deux produits, l’insecticide Movento et un répulsif olfactif de la start-up Agriodor, utilisés pour protéger les betteraves à sucre d’un puceron vecteur d’une maladie potentiellement dévastatrice.
« Je ne laisserai pas les planteurs sans solution », a promis Annie Genevard aux producteurs de betteraves sucrières réunis en assemblée générale à Paris, annonçant ces dérogations.
« Les éléments scientifiques connus ne font pas obstacle à de futures dérogations (de) 120 jours pour les produits Movento et Agriodor », a-t-elle dit, précisant avoir validé le principe de ces dérogations lundi soir.
« Aussi, les dossiers de demande qui nous seront adressés seront instruits en vue d’une autorisation, par dérogation, au plus près de la période de validité (c’est-à-dire juste avant la période d’application dans les champs au printemps prochain, NDLR), pour en optimiser l’efficacité. Cela va vous permettre d’entamer cette nouvelle année un peu plus sereinement, je l’espère », a-t-elle ajouté.
Cette annonce a été saluée par des applaudissements dans la salle.
En France, le seul insecticide encore homologué est le Teppeki (flonicamide), pour une seule application par campagne. Il était jusqu’ici associé au Movento (spirotétramate), autorisé de façon dérogatoire pour trois passages.
Mais la firme qui le produit n’a pas demandé de renouvellement de sa commercialisation en Europe: redoutant de se retrouver sans solution face aux ravageurs, la filière a réclamé la réintroduction de l’acétamipride, un néonicotinoïde très toxique pour les pollinisateurs et interdit en France, alors qu’il est autorisé en Europe jusqu’en 2033.
Un récent rapport de l’institut de recherche Inrae, qui reconnaît les difficultés de certaines filières, plaide pour une combinaison de solutions: l’introduction de plantes compagnes comme l’orge ou l’avoine, le développement de produits de biocontrôle (misant sur les interactions entre espèces) comme le répulsif d’Agriodor et la destruction des résidus des récoltes précédentes pour éviter de maintenir de potentiels réservoirs pour le puceron.
Concernant la betterave, le rapport note que l’acétamipride pulvérisé sur les feuilles est « un peu moins efficace » que le pesticide (non néonicotinoïde) Movento, qui continue à être utilisé dans le monde.
La ministre a appuyé sa décision en relevant que le rapport de l’Inrae était « clair sur le fait que la protection contre la jaunisse repose à court terme sur le Movento et le Teppeki, produits qui restent à ce jour indispensables à la filière ».
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2025 Agence France-Presse. »









Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE