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La mythique verrerie Duralex, en difficulté, de retour au tribunal de commerce

Posté le par AFP

Ses verres et ses assiettes, colorés et réputés incassables, sont un peu comme « la tour Eiffel de la vaisselle »: la mythique verrerie Duralex, en difficulté depuis la crise énergétique, joue son avenir mercredi devant le tribunal de commerce d’Orléans, trois ans après une précédente procédure.

L’entreprise française « a sollicité l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d’Orléans », a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la célèbre marque la semaine dernière.

« L’objectif est de chercher un repreneur pour NDI, visant ainsi à trouver la meilleure solution pour l’entreprise » qui emploie 230 personnes dans son usine historique de la Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), précisait l’entreprise.

Au cours d’une audience mercredi à partir de 16H00, le tribunal de commerce devrait ainsi acter le redressement judiciaire et nommer un administrateur et un mandataire.

C’est un nouveau coup dur pour l’entreprise qui se présente comme « la tour Eiffel de la vaisselle: incontournable », sur son site Internet.

Les nouvelles difficultés pour l’enseigne « mondialement connue » ont point avec la flambée des prix du gaz, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie début 2022. Duralex a alors été sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d’euros de l’État, lui permettant ainsi de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture.

Mais en 2023, l’inflation, une consommation « en fort retrait » et une « concurrence exacerbée » ont aggravé la situation, selon la société.

En parallèle, NDI dit avoir été condamné récemment à payer les droits à polluer de l’ancien propriétaire de Duralex.

– Après les « belles présentations » –

Cette troisième procédure devant le tribunal de commerce est incompréhensible pour de nombreux salariés, réunis lundi matin devant leur usine.

« Tout le monde est un peu sonné », souffle François Dufranne, salarié de Duralex depuis 1992 et élu CGT.

« On nous a fait une présentation commerciale des objectifs de développement jusqu’en 2030, de belles présentations, un grand +speech+ et 3 semaines après, on apprend la demande de redressement judiciaire », s’agace l’élu.

« Il va falloir nous expliquer ce qui s’est passé », abonde auprès de l’AFP Gualter Teixeira, secrétaire FO et élu dans l’entreprise.

« Tout le monde est inquiet de savoir si on va continuer ou pas. Beaucoup des collègues ont des gamins en bas âge, des prêts immobiliers… », souffle-t-il.

Pour M. Dufranne, « il ne faut pas se voiler la face, on va à la liquidation judiciaire pour qu’un éventuel repreneur n’ait pas en plus les dettes ».

Les deux syndicalistes seront entendus mercredi devant le tribunal de commerce en qualité d’élus, et tous les deux sont fermes: ils demanderont des comptes.

« C’est un problème de gestion de la société », s’agace Gualter Teixeira, qui estime que Duralex a « trop de frais fixes – quelque 2,5 millions d’euros mensuels dûs aux charges et coûts de l’énergie ».

A ceux-là, s’ajoutent des choix stratégiques regrettables selon les élus: « On nous a vendu du rêve en mettant en place une force commerciale basée à Vincennes (est de Paris, Ndlr) et au bout de 3 ans, on s’aperçoit que le volume de vente de la vaisselle n’a pas évolué. On en vendait autant voire plus quand on n’avait que 4 commerciaux en interne », s’agace l’élu FO.

Lundi midi, présent devant quelques dizaines de militants CGT et PCF rassemblés devant le site, le numéro un du parti communiste, Fabien Roussel, a demandé au gouvernement d' »alléger les factures d’électricité » pour aider Duralex.

« Il faut que l’Etat mette tout en oeuvre pour trouver un repreneur, et assurer à l’entreprise les moyens de produire sans que les factures énergétiques soient trop importantes ».

« Dès la nomination d’un administrateur judiciaire (…), une réunion des partenaires sera organisée pour faire un point de la situation et examiner toutes les pistes », a assuré la semaine dernière la préfète de région, Sophie Brocas.

« On espère qu’une bonne étoile nous aidera », confie François Dufranne, même si « les agences d’intérim ont déjà rappelé les 30-40 intérimaires présents chez Duralex ».

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