La plateforme MetriQs-France, qui doit permettre de fixer un cadre fiable de mesures pour les technologies quantiques, a été inaugurée jeudi à Trappes (Yvelines), une étape importante pour le développement de ces technologies dans de nombreux secteurs.
« Les technologies quantiques sont des technologies de rupture qui émergent et qui ont besoin, pour se développer, pour s’industrialiser, de pouvoir être parfaitement caractérisées », explique à l’AFP Thomas Grenon, directeur général du Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE).
Depuis 150 ans, le bureau international des poids et mesures (BIPM) fournit un cadre à l’ensemble des pays membres de la convention du mètre, partageant un système de mesures et de référentiels communs.
C’est dans ce même esprit que le LNE se penche sur des référentiels pour le quantique.
La nouvelle plateforme a donc pour objectif de doter la France « d’instruments de mesure extrêmement précis qui vont permettre de mesurer la qualité des qubits », explique-t-il, citant en exemple « les ordinateurs quantiques, mais aussi des composants électriques et électroniques qui les accompagnent ».
La plateforme, financée à hauteur de 13 millions d’euros par l’Agence nationale de la recherche via le plan France 2030, se veut une référence à l’international.
Le 15 octobre dernier, le LNE avait annoncé la signature d’un accord inédit sur le quantique entre les laboratoires de métrologie des pays du G7 auxquels s’était joint l’Australie, avec l’objectif de travailler « mieux et plus vite ensemble sur les technologies majeures et en même temps encore très émergentes que sont les technologies quantiques ».
Concrètement, MetriQs-France va pouvoir déterminer « si tel ordinateur calcule plus vite ou de façon plus efficace que tel autre ou qu’un ordinateur non quantique », développe M. Grenon.
La plateforme est destinée à la fois à la recherche et aux acteurs économiques.
« On travaille avec le CEA, le CNRS, l’Observatoire de Paris, le CNAM, mais aussi des industriels, des start-up, comme Alice&Bob ou C12, et des plus grands groupes, comme Thales », résume-t-il.
La plateforme est mise à la disposition des industriels pour qu’ils puissent venir « tester leurs composants, leurs qubits, tous les produits qu’ils développent ».
Les technologies quantiques vont « transformer l’industrie, nous aider à mieux comprendre notre environnement, renforcer notre santé et ses applications sont nombreuses, avec des enjeux socio-économiques, de défense et de souveraineté », souligne M. Grenon.
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