Le Bhoutan a annoncé mercredi vouloir investir un milliard de dollars issus de ses réserves nationales de cryptomonnaies dans sa future « ville de pleine conscience », qui a pour objectif de devenir le centre économique et financier du royaume.
Ce pays à majorité bouddhiste, niché entre la Chine et l’Inde, connu pour promouvoir l’idée du « bonheur national brut », fait face à un important taux de chômage.
Chaque année, des milliers de jeunes sont contraints de s’exiler pour trouver du travail, en Australie pour les plus diplômés, au Moyen-Orient pour les autres.
En 2023, le roi Jigme Khesar Namgyel Wangchuck a annoncé la création d’une zone administrative spéciale, appelée « ville de pleine de conscience » à Gelephu, dans le sud du pays, à la frontière avec l’Inde afin de dynamiser l’économie.
« Pour soutenir cette politique, j’annonce aujourd’hui l’allocation pouvant aller jusqu’à 10 000 BTC (bitcoins), pour une valeur d’environ un milliard de dollars (850 millions d’euros) », a déclaré mercredi le roi lors de la fête nationale.
» Je dois veiller à ce que chaque Bhoutanais soit gardien, acteur et bénéficiaire de la +ville de pleine conscience+ », a-t-il souligné dans son discours, affirmant vouloir le faire « pour notre peuple, notre jeunesse et notre nation ».
Pour réaliser ce projet pharaonique, le Bhoutan essaie depuis d’attirer des investisseurs étrangers.
Le royaume, qui dispose d’immenses ressources hydriques, en raison des nombreuses rivières descendant de l’Himalaya, tire des revenus importants de l’exportation d’électricité vers l’Inde, gourmande en énergie.
L’un des rares pays au monde à afficher un bilan carbone négatif mise également sur l’hydroélectricité pour diversifier son économie, notamment grâce au minage de cryptomonnaies, en particulier le bitcoin.
Le PIB par habitant de ce pays de 800.000 habitants, enclavé et dont la taille est comparable à celle de la Suisse, est d’environ 3.718 dollars, selon la Banque mondiale.
Son conglomérat public Druk Holding and Investments (DHI) a investi 539 millions de dollars, soit près d’un cinquième du PIB total, pour développer des opérations de cryptomonnaies en 2021?2022, selon la Banque mondiale.
Depuis, le pays a constitué d’importantes réserves en cryptomonnaies, dont le montant exact n’est pas public. «
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