Le régulateur de l’audiovisuel (Arcom) a annoncé jeudi avoir transmis à la Commission européenne le résultat d’une enquête visant TikTok sur la tendance « Skinnytok », qui promeut la maigreur extrême chez les jeunes filles.
La tendance, repérée par les autorités début avril 2025 après la publication de plusieurs articles de presse sur le sujet, a donné lieu à 5.522 publications entre le 24 mars et le 24 avril, a relevé le régulateur dans son enquête.
Plus de 3.000 créateurs de contenus l’ont relayée, pour la plupart en langue anglaise, générant quasiment 100 millions de vues et 9,5 millions de likes sur la période.
Ces publications « mettent en avant des habitudes alimentaires restrictives, des morphologies parfois très minces, ainsi que des comparaisons corporelles, sous couvert de motivation ou de promotion d’un mode de vie +sain+ », expose l’Arcom dans son rapport.
La tendance défend des pratiques très restrictives comme « ne pas manger, faire toujours plus de sport », afin d’être le plus mince possible, écrit l’Arcom. L’arrivée de l’été est en outre l’occasion de réactiver « les injonctions sociales anciennes sur le corps féminin », souligne-t-elle.
D’après l’autorité, « ce phénomène est susceptible de représenter un risque de santé publique », en particulier pour les mineurs, le réseau social étant particulièrement populaire chez les jeunes.
Les mineurs représentent 16% des utilisateurs de la plateforme, sur laquelle ils passent en moyenne plus de 28 heures par mois.
D’après l’Arcom, TikTok a réagi en bloquant le mot-clef Skinnytok, mais n’a pas fait le nécessaire pour limiter les contournements du blocage avec des mots-clefs similaires.
« Il a fallu attendre la mobilisation citoyenne via une pétition et l’intervention des pouvoirs publics pour que la plateforme prenne enfin des actions concrètes », ajoute le régulateur, citant le rapport parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.
En avril dernier, TikTok avait assuré avoir « mis en place des règles strictes contre le body shaming (dénigrement du corps, NDLR) et les comportements dangereux liés à la perte de poids » en limitant l’accès aux contenus présentant des idéaux corporels néfastes.
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