Dotée pour la première fois de quatre propulseurs, la fusée européenne Ariane 6 embarquera 32 satellites « début 2026 », première mission prévue pour déployer la constellation d’internet à haut débit Amazon Leo du milliardaire américain Jeff Bezos, ont annoncé vendredi les deux partenaires.
Pour ce contrat comportant 18 lancements, le plus gros de son histoire, Arianespace prévoit d’inaugurer la nouvelle version de son lanceur équipée de quatre « boosters » d’appoint au lieu de deux, baptisée « Ariane 64 » et dotée d’une capacité d’emport en orbite basse doublée à 21,6 tonnes.
Ce premier lancement aura lieu « au premier trimestre 2026 », a précisé Arianespace.
« On aura plusieurs dizaines de satellites (par lancement), dont 32 pour le premier lancement », a déclaré à l’AFP Caroline Arnoux, directrice du programme Ariane 6, lors d’une journée presse à Bassens, près de Bordeaux, où était amarré le cargo à voiles Canopée qui doit convoyer divers éléments du lanceur jusqu’au port spatial de Kourou, en Guyane française, d’ici début janvier.
Ariane 64 « permet de fournir une performance améliorée, donc effectivement c’est nécessaire pour répondre à certains de nos engagements contractuels », a ajouté la responsable, en particulier pour un client comme Amazon Leo qui a besoin de « déployer le plus vite possible les constellations ».
Les quatre propulseurs et la possibilité d’envoyer plusieurs satellites à la fois servent à rendre la fusée plus compétitive, notamment en vue du déploiement à partir de 2029 de la constellation Iris³, un projet phare de l’Union européenne visant à assurer une connectivité sécurisée et souveraine.
Le nombre de lancements d’Ariane 6 a été revu à la baisse de cinq à quatre pour 2025, mais Arianegroupe vise « le double » l’an prochain.
Amazon Leo, de son côté, a sécurisé 18 lancements sur une trentaine dans le carnet de commandes du lanceur européen, symbole de ses ambitions dans l’internet haut débit par satellite.
« Nous sommes en bonne voie pour lancer nos services en 2026 », a déclaré vendredi à l’AFP Martijn Van Delden, responsable du développement commercial Europe pour Amazon Leo. « Notre flotte est bâtie à 100% pour la performance et nous pourrons apporter une connectivité haut débit à nos clients. »
Amazon Leo, anciennement baptisé « Project Kuiper », compte déjà quelque 150 satellites en orbite et ambitionne d’en déployer 3.236.
Son concurrent Starlink, propriété du groupe américain SpaceX du milliardaire Elon Musk, repose pour sa part sur plus de 6.000 satellites.
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