Le chancelier allemand Friedrich Merz a salué mardi le « bon chemin » pris par l’Union européenne après que Bruxelles a renoncé à imposer aux constructeurs automobiles de passer au tout-électrique en 2035, une décision « pragmatique » pour le groupe Volkswagen.
« Davantage de neutralité technologique et de flexibilité sont le bon chemin – pour mieux concilier objectifs climatiques » et « réalités du marché », a réagi dans un communiqué M. Merz, qui s’était fait ces dernières semaines le porte-voix des constructeurs, particulièrement puissants en Allemagne.
Volkswagen, premier constructeur automobile européen en perte de vitesse face à une intense concurrence, notamment dans l’électrique, a de son côté salué une décision « pragmatique » et « saine sur le plan économique ».
Le géant aux dix marques, qui a lancé un plan d’économies de 6 milliards d’euros avec des suppressions d’emplois en Allemagne, dit partager l’appréciation faite par Bruxelles selon laquelle « la mobilité électrique est la technologie de pointe de l’avenir ».
Dans le plan de soutien au secteur automobile européen présenté mardi à Strasbourg, l’interdiction de vendre des voitures neuves à moteur thermique (essence ou diesel) ou hybride, qui devait s’appliquer à partir de 2035, est remplacée par de nouveaux objectifs de décarbonation pour les constructeurs automobiles.
Ils devront respecter une série de conditions strictes, notamment de réduire d’au moins 90% les émissions de CO2 de leurs véhicules neufs par rapport à leurs niveaux de 2021.
« De nouvelles obligations ne doivent pas entraîner davantage de bureaucratie », a réagi Friedrich Merz, qui a fait d’une diminution de la bureaucratie européenne et allemande un des objectifs majeurs de son mandat.
« Nous avons besoin d’innovations et de flexibilité plutôt que d’interdictions », a-t-il encore déclaré, affirmant que « c’est la seule manière d’assurer une protection durable du climat ».
De son côté, l’ONG environnementale allemande Deutsche Umwelthilfe (DUH) a fustigé dans un communiqué une « génuflexion » de l’UE « devant les géants du diesel ».
« La Commission reprend des éléments de langage clés du lobby automobile et prolonge la durée de vie des technologies thermiques inefficaces » dont les hybrides rechargeables (PHEV) ou les prolongateurs d’autonomie (REX), accuse encore l’ONG.
Le plan de Bruxelles est « un recul aux conséquences lourdes pour la politique climatique et industrielle européenne », écrit encore DUH.
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