La Russie a reporté pour la deuxième fois en deux jours le lancement de la fusée de nouvelle génération Angara-A5 depuis le cosmodrome Vostotchny, dans l’Extrême-Orient russe, un nouvel accroc pour le programme spatial russe miné par les difficultés.
« Lancement annulé », a déclaré à la dernière minute le commentateur de la retransmission en direct sur le site de Roscosmos, l’agence spatiale russe.
« D’après les résultats préliminaires, une nouvelle défaillance technique a été révélée (au niveau) du système de contrôle du démarrage du moteur », a indiqué à la presse le patron de Roscosmos, Iouri Borissov, quelques instants plus tard.
Un nouvel essai est prévu jeudi, a-t-il précisé, cité par l’agence de presse Ria Novosti.
Mardi, un premier incident s’était déjà produit, l’agence spatiale russe repoussant de 24H le lancement de la fusée Angara-A5, un engin développé depuis des décennies dans le cadre d’un programme destiné à remplacer les vieillissants lanceurs Proton, dont la technologie remonte aux années 1960.
Ce report intervient au moment où Moscou cherche à moderniser sa flotte spatiale pour s’imposer à nouveau comme une puissance de premier plan dans ce domaine, selon les voeux de Vladimir Poutine.
Il marque surtout le dernier d’une série de revers embarrassants pour le programme spatial russe, à la peine depuis des années en raison de problèmes de financement, de scandales de corruption et d’échecs tels que la perte de la sonde lunaire Luna-25 en 2023.
Il y a un peu plus de deux semaines déjà, le décollage d’un vaisseau Soyouz vers l’ISS avait été repoussé de quelques jours avant un lancement réussi.
Le secteur spatial russe, qui fait historiquement la fierté du pays, est limité par son manque d’innovation, la plupart de ses systèmes reposant sur des technologies soviétiques, généralement fiables mais vieillissantes.
Il doit aussi faire face à la concurrence renforcée de sociétés privées, comme l’américain SpaceX du milliardaire Elon Musk.
La coopération russo-occidentale dans le domaine spatial a enfin été plombée par l’assaut russe contre l’Ukraine déclenchée en février 2022 et les sanctions qui ont suivi. L’ISS constitue pourtant toujours l’un des rares champs de coopération entre Moscou et Washington.
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