Pour le spécialiste d’un domaine, la connaissance des sources d’information disponibles est aussi importante que l’accès aux mises au point périodiques sur l’état de son art. Pour un scientifique ou un ingénieur intéressé par la mise en œuvre d’une technique hors de ses compétences, s’il est relativement facile de se documenter sur les aspects théoriques de cette technique, il est plus délicat de recueillir un avis sur sa pratique, ses limites et d’avoir accès aux données de qualité permettant une bonne interprétation des résultats.
Les accès à l’information en chimie analytique, comme dans tout autre domaine, reposent sur deux types de sources complémentaires, formelles et informelles.
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Parmi les sources formelles on distingue :
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les produits éditoriaux, dénommés sources primaires dans le langage documentaire. Ils comprennent les périodiques (revues et journaux), les lettres d’information et bulletins de liaison, les ouvrages en publication individuelle ou en collection... les brevets ;
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les produits signalétiques, dénommés sources secondaires en langage documentaire, qui regroupent les revues de sommaires, les bulletins d’alerte, les fonds documentaires imprimés que l’on peut interroger sous forme de banques de données bibliographiques (Analytical Abstracts ; Chemical Abstracts) ;
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les compilations de données factuelles, les ouvrages encyclopédiques, les catalogues industriels qui rassemblent une information élaborée, sélectionnée, voire validée. Ils sont parfois désignés sous le terme de sources tertiaires.
La diffusion des informations emprunte les différentes formes physiques du support complémentaires ou concurrentes. Depuis la fin des années 1990, les supports électroniques ont eu un essor rapide, notamment sous l’impulsion du développement exponentiel du réseau Internet, au détriment des formes micrographiques et magnétiques qui sont éventuellement réservées dans les bibliothèques et centres de documentation à l’archivage des parties anciennes, quand elles représentent un patrimoine intellectuel. La forme imprimée, encore très liée à la culture de la majorité des professionnels actifs, demeure vivace pour la diffusion des périodiques. Cependant, des périodiques totalement électroniques ou comportant des parties exclusivement électroniques se développent.
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Les sources informelles sont basées sur des réseaux de relations humaines entre sociétés savantes, associations de spécialistes, organismes professionnels... qui œuvrent pour un but scientifique ou technique précis. La connaissance des buts et objectifs de ces organismes, ainsi que de leurs produits de communication (publications, réunions, congrès... site Web) permet d’établir un contact avec l’expert idoine, détenteur de la compétence pour répondre à une question (orientation documentaire) ou pour aider à résoudre un problème donné (évaluation, jugement critique). Jusqu’à l’avènement de l’ère Internet, les sources informelles ont été exploitées essentiellement par les spécialistes du domaine. Aujourd’hui de puissants outils de recherches (moteurs, métamoteurs et portails) en facilitent l’accès à tous. Ces sources sont identifiées par leur thématique.
Les producteurs d’information spécialisés en chimie analytique sont souvent les mêmes organismes, représentatifs de la profession d’analyste, que l’on peut solliciter pour l’information informelle. Les sociétés savantes et associations ont d’ailleurs été constituées autour de la nécessité d’échanger des informations et des avis, de collationner des données. C’est ce que relate l’histoire de la chimie analytique.
Le cadre de cet exposé ne permet pas de détailler les définitions, classifications techniques et typologies des données et des sources d’information. D’autres articles des Techniques de l’Ingénieur [1] [2] [3] [4] pourront être utilement consultés par le lecteur.