Dans la pratique, les assemblages fléchis de construction métallique sont conçus de deux manières différentes.
La première consiste à garantir la continuité entre deux poutres ou entre une poutre et un poteau. Ces assemblages sont constitués, soit de platines boulonnées perpendiculaires aux poutres, soit de couvre-joints boulonnés sur les semelles et l’âme des poutres. Ils transfèrent alors un moment significatif.
La deuxième conception consiste à ne pas assurer cette continuité au niveau des attaches, en laissant ainsi une certaine capacité à la poutre à entrer en rotation sur appuis. Ces assemblages, assez simples à fabriquer et à mettre en œuvre, sont souvent effectués à l’aide de doubles cornières boulonnées sur l’élément porteur et sur la poutre portée.
En France, l’adoption des Eurocodes a conduit à modifier le mode de calcul de ce type d’assemblages avec notamment l’obligation d’utiliser la méthode des composants. Si cette méthode offre le moyen de calculer la résistance des attaches de poutres (moment fléchissant, effort tranchant), elle introduit également le concept de semi-rigidité qui permet de caractériser la déformabilité des assemblages et leur influence sur le comportement global de la structure. En conséquence, il est nécessaire de justifier l’hypothèse de modélisation des assemblages qui, dans la pratique, sont généralement considérés articulés ou encastrés.
Dans cet article, la méthode des composants est présentée de façon générale avant d’être appliquée aux assemblages de poutres par platines d’about boulonnées. Le cas des assemblages de poutres articulées est traité ensuite. Pour chacune de ces deux familles d’assemblage, les différentes dispositions constructives utilisées dans la pratique sont précisées et la méthodologie des calculs est illustrée au travers d’exemples simples.
Les assemblages en pieds de poteaux, autre catégorie d’attaches particulièrement importante, font l’objet d’un article séparé (voir [C 2 557]).