Le terme « optronique » est apparu peu après la Seconde Guerre mondiale dans le domaine de la défense pour y désigner les équipements réalisés à base de composants optiques et électroniques, qui, intégrés avec le radar, ont trouvé dans les systèmes d'armes un développement très important. Cette introduction de l'optronique dans les dispositifs militaires en a considérablement modifié les performances opérationnelles en améliorant les capacités d'observation et de détection par rapport à la vision humaine (vision de nuit, reconnaissance et identification de cibles...), en facilitant le déplacement des véhicules, en réduisant les imprécisions des conduites de tir, du guidage d'arme (précision dite « chirurgicale »). Ces sujets sont traités dans le paragraphe 1.
Une seconde application de l'optronique concerne, au travers d'instrumentations assez similaires, les domaines du spatial et de l'astronomie (§ 2). L'astronomie est utilisatrice de longue date de l'optique, mais elle connaît une révolution grâce aux progrès technologiques de cette discipline et au remplacement de la plaque photographique par les détecteurs électro-optiques. Ces deux domaines sont à l'origine de découvertes scientifiques majeures et, en ce qui concerne le spatial, d'informations concrètes issues de satellites d'observation de la Terre.
La défense, le spatial et l'astronomie se caractérisent par des équipements optroniques assez complexes, réalisés en quantités relativement faibles et faisant appel à des compétences très diverses, donc à des produits dont les coûts, élevés, sont dus à la mise en œuvre des techniques suivantes :
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optiques spécifiques (infrarouge, de grandes dimensions, conditions environnementales sévères...) ;
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stabilisations gyroscopiques de lignes de visée ;
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micromécanique de précision associée à des asservissements ;
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techniques d'imagerie spécifiques ;
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traitements d'image, poursuite automatique ;
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techniques laser...
Loin de se cantonner à ces domaines spécialisés, l'optronique a commencé dès les années 1980 à diffuser de plus en plus dans le domaine du civil et vers des applications « grand public », ce qui lui permet d'y transposer des techniques développées pour la défense et, inversement, d'utiliser pour la défense ou le spatial des composants fiabilisés issus du marché civil (caractéristiques « duales »).
Le troisième domaine d'application choisi dans cet article concerne les télécommunications optiques, qui apparaissent comme la seule technologie capable de répondre à l'explosion des besoins en débit de transmissions, qu'exige par exemple la multiplication actuelle des transferts d'images. Parce que ce domaine emploie des composants de base très spécifiques, une part importante du paragraphe 3 est consacrée à la physique et à la technologie de ces composants (fibres optiques et leurs effets sur la propagation, diodes laser, récepteurs), à la différence des autres paragraphes au sujet desquels les composants de base sont analysés dans l'article associé [E 4 000] « Optro- nique : paramètres de base ».
Enfin, dans le paragraphe 4, sont regroupés divers autres domaines d'application, tels que les processus et contrôles industriels, l'énergétique, la santé, et le grand public (mass media).