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RÉSUMÉ
La définition des navires de projet et des caractéristiques techniques associées est essentielle pour la conception des infrastructures portuaires maritimes mais reste un exercice complexe à la vue du très large éventail d’une flotte mondiale en constante évolution. Cet article fait le point sur l’état de l’art actuel, développé au travers des publications de l’AIPCN, pour la définition des navires de projet dans le cadre de la conception des infrastructures portuaires maritimes. Les différentes caractéristiques techniques influant la conception de ces infrastructures sont décrites tout en mettant en évidence l’influence et la criticité de ces caractéristiques sur la conception.
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Eric FERNAGU : Ingénieur indépendant maritime et littoral - AIPCN – section française, France
INTRODUCTION
La conception des infrastructures portuaires maritimes repose sur la définition d’hypothèses fiables et précises, devant répondre aux besoins et fonctionnalités attendues tout en se conformant aux normes en vigueur et à l’état de l’art, sans oublier les objectifs de sobriété, efficacité énergétique et décarbonation. Au rang des hypothèses critiques, figure la définition des navires de projet et des caractéristiques techniques associées.
La conception des navires assurant le transport maritime mondial varie significativement suivant les besoins, dépendants de la typologie de marchandises transportées, de sorte à obtenir le meilleur compromis entre la quantité transportée et la compétitivité économique, tout en tenant compte des contraintes géométriques pouvant exister sur ces routes maritimes ou des contraintes de chargement et déchargement des navires. La flotte mondiale est aussi en constante évolution. À ce titre, on peut mentionner l’évolution récente de la capacité des porte-conteneurs qui a presque triplé en moins de 15 ans pour atteindre 24 000 EVP (équivalent vingt pieds) ou celle actuelle des navires de croisière avec une course paradoxale vers un gigantisme contradictoire avec l’état critique des océans. On se doit aussi de mentionner les réponses diverses et variées aux objectifs de décarbonation du transport maritime qui vont impliquer des changements profonds dans les décennies à venir, certains étant déjà en cours : carburants alternatifs, optimisation de la conception hydraulique et aérodynamique des navires, assistance ou propulsion vélique, électrification à quai.
Or ces caractéristiques associées aux navires de projet influent plus ou moins fortement sur la conception des infrastructures portuaires maritimes, que cela soit de manière globale pour la définition du plan-masse du port ou pour la conception d’un grand nombre des infrastructures et équipements associés au port. On pourra citer de manière non exhaustive : les accès nautiques, les quais ou appontements, les équipements d’amarrage et d’accostage ou les équipements de fourniture d’électricité en bord à quai.
Un travail conséquent d’analyse et de synthèse de ces caractéristiques est mené de manière régulière et continue par l’Association mondiale pour les infrastructures maritimes et fluviales (AIPCN), au travers de ses nombreux groupes de travail. L’ouvrage central représentatif de ce travail est le rapport PIANC MarCom 235-2022 qui est venu mettre à jour et remplacer les recommandations précédentes émises au fil des nombreuses publications des dernières décennies.
La diversité des infrastructures portuaires maritimes implique une connaissance approfondie d’autres caractéristiques techniques spécifiques aux navires, qui ont été abordées dans d’autres rapports récents émis par l’AIPCN.
L’objectif du présent article est donc de permettre aux ingénieurs portuaires de comprendre :
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Où trouver les informations pertinentes relatives aux caractéristiques techniques associées aux navires de projet, en particulier au travers des rapports récents émis par l’AIPCN, pour leur permettre de concevoir des ouvrages portuaires maritimes ;
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L’influence des hypothèses retenues sur la conception associée des infrastructures portuaires maritimes ;
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L’influence de l’évolution actuelle de la flotte mondiale sur les futures infrastructures portuaires, en particulier d’un point de vue des objectifs de décarbonation et de respect des limites planétaires.
Le présent article couvre donc uniquement les navires empruntant des routes maritimes, bien qu’il soit essentiel de rappeler que les publications de l’AIPCN couvrent aussi les bateaux fluviaux.
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6. Conclusion
Les nombreux travaux de recherche et de synthèse menés par les groupes de travail de l’AIPCN offrent des bases solides aux ingénieurs portuaires pour appréhender de manière fiable une grande partie des hypothèses associées aux navires de projet et nécessaires pour la bonne conception des infrastructures portuaires associées. Sur certains aspects, il reste toutefois nécessaire de compléter les informations fournies par d’autres sources d’information. À ce titre, on peut mentionner :
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les projets pour lesquels les navires de projet sont spécifiques et connus avec précision ou quand les navires n’existent pas encore ;
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les navires de projet associés à certaines familles, tels que les ferries par exemple ;
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les données relatives aux dimensions et puissances des propulseurs.
L’ingénieur portuaire se doit toutefois d’être conscient que la flotte mondiale reste en constante évolution. Les évolutions passées avec une augmentation rapide des navires ne seront probablement pas représentatives des évolutions futures, qui seront très certainement orientées vers le défi de la lutte contre le changement climatique. Les évolutions seront donc en premier lieu plutôt dictées par les objectifs de sobriété, d’ efficacité énergétique et de décarbonation.
Ces évolutions n’entraîneront donc pas de remise en cause profonde des travaux présentés dans le rapport PIANC-MarCom 235-2022, dont les résultats pourront continuer dans un grand nombre de cas à pouvoir être valorisés dans les études relatives aux infrastructures portuaires.
D’autres sujets amèneront aussi une évolution de la flotte pour certaines familles de taille plus réduite mais qui nécessiteront un suivi spécifique :
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l’évolution des navires supportant la construction ou la maintenance des futurs champs d’éoliennes en mer ;
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l’évolution des navires supportant l’aquaculture, la part de celle-ci étant en augmentation continue jusqu’à potentiellement atteindre celle de la pêche à l’horizon 2050.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - PIANC - Ship dimensions and data for design of marine infrastructure. - MarCom, Working Group, n° 235 (2022).
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(2) - PIANC - Design and operational guidelines for superyacht facilities. - RecCom, Working Group, n° 134 (2013).
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(3) - PIANC - Berthing velocity analysis of seagoing vessels over 30,000 DWT. - MarCom, Working Group n° 145 (2022).
-
(4) - PIANC - Guidelines for marina design. - Part I vol. 1 RecCom, Working Group n° 149 (2016).
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(5) - PIANC - Guidelines for cruise terminals. - MarCom, Working Group, n °152 (2016).
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(6) - PIANC - Recommendations for the design and assessment of marine oil, gas and petrochemical terminals. - MarCom, Working Group, n° 153 B (2022).
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