Les bâtiments étant de mieux en mieux isolés, les ponts thermiques ont un impact de plus en plus important sur les déperditions. Pour les limiter, ou pour les supprimer, des solutions techniques existent qui sont sans cesse en évolution. C’est le cas, par exemple, des rupteurs de ponts thermiques qui font l’objet de cet article.
Plus les performances d’isolation des parois sont élevées, plus sont sensibles les déperditions engendrées par les ponts thermiques. Provoqués par la discontinuité entre les matériaux, mais aussi entre les matériaux et la paroi, les ponts thermiques deviennent alors les seuls points de passage de la chaleur vers l’extérieur, engendrant ainsi des pertes qui s’ajoutent aux déperditions surfaciques des parois.
Notons par exemple que, dans un bâtiment isolé au niveau BBC (Bâtiment basse consommation), qui correspond au niveau minimum exigé par la réglementation thermique en vigueur en France actuellement, les ponts thermiques peuvent représenter plus de la moitié des déperditions, hors ventilation. Or, la problématique n’est pas nouvelle et tous les professionnels, entreprises et Maîtres d’Œuvre, savent la nécessité de réduire ces fuites. Ceci est d’ailleurs devenu une obligation car le traitement des ponts thermiques est exigé dans les constructions neuves.
Notons aussi qu’au-delà de la simple conformité réglementaire, le traitement des fuites thermiques est également l’assurance du confort des occupants, en évitant les sensations de froid, mais aussi de la durabilité du bâti contre les pathologies comme les risques de fissurations, moisissures, condensation et corrosion au droit des ponts thermiques, à l’intérieur même du bâtiment.
Une spécificité française, qui ne se rencontre dans aucun autre pays européen, réside dans la pratique de l’isolation par l’intérieur. Le complexe doublage, panneau d’isolation avec une finition généralement en plâtre, disposé à l’intérieur des bâtiments, est très répandu en France. Évidemment, ce type d’isolation crée plus de ponts thermiques avec des points singuliers, qu’une isolation par l’extérieur ; cette dernière étant la pratique courante ailleurs en Europe et même dans le monde.
Notons qu’en dehors de la France, seuls le Japon, la Corée du Sud et la Turquie ont recours à une isolation par l’intérieur.
Le présent article rappelle d’abord l’évolution de la réglementation thermique française avant de détailler les aspects propres à la réglementation en vigueur actuellement, la norme RT 2012. Il explique ensuite ce que sont les ponts thermiques et décrit les notions d’hygrométrie et de transfert d’humidité.
Afin de sensibiliser le lecteur aux erreurs à ne pas commettre, mais qui restent pourtant trop fréquentes, quelques exemples de solutions peu efficaces sont ensuite mis en évidence. Les solutions permettant de traiter réellement les ponts thermiques structuraux sont alors détaillées et l’article se termine par l’examen de méthodes de calcul simples utilisables pour dimensionner les rupteurs de ponts thermiques.