Les concepts d'origine, de sources, de processus et de bilans font souvent appel à des outils et des raisonnements communs parmi lesquels l'utilisation des traceurs géochimiques tient une part prépondérante. Les traceurs utilisés permettent l'identification des sources de matière, des conditions et des processus de leur formation ou transformation, la quantification des flux, l'estimation des processus de transfert des éléments entre différents réservoirs ainsi que l'identification des sources des éléments d'origine naturelle ou anthropique. Ces traceurs sont souvent sélectionnés pour leurs caractères spécifiques et le but ultime de leur utilisation est d'intégrer l'ensemble des données dans un modèle hydrochimique destiné à déterminer les flux d'eau, les flux de matière (taux d'érosion, bilans de transfert...) dans les différents compartiments du bassin.
Les circulations et les interactions des eaux, qu'elles soient de surface ou souterraines, avec les roches encaissantes, sont de plus en plus renseignées par l'utilisation de la géochimie et tout particulièrement par l'application des traçages isotopiques. Ces traçages permettent, entre autres, de définir pour chacun des systèmes étudiés, l'origine naturelle ou anthropique des éléments chimiques, leurs comportements, leur transport dans des compartiments différents (par exemple, forme dissoute et/ou particulaire pour les fleuves), des schémas de circulation des eaux et fluides profonds et les interactions entre les eaux et les différents types de roches encaissantes.
Ce dossier s'appuie sur des études et des publications scientifiques réalisées par l'auteur et les géochimistes isotopistes du Bureau de recherches géologiques et minières BRGM dans le domaine de l'application des méthodes isotopiques à la meilleure connaissance du cycle de l'eau au sein des programmes de recherche. Ce dossier n'est bien sur pas exhaustif et ne comprend qu'une sélection des travaux menés.