Essais d’aptitude

Pour de nombreux laboratoires accrédités, il est vital de participer à des CIL. Par exemple, les laboratoires d’analyse biomédicale doivent participer au « contrôle de qualité », géré par la Société française de biologie clinique, pour avoir le droit d’exercer leur activité.

Les essais d’aptitude sont organisés par des structures spécialisées. En France, il s’agit surtout d’associations à but non lucratif créées par un groupe de laboratoires ou de professionnels. Ils sont payants. Le plus souvent, le laboratoire est membre de l’association et il reçoit à intervalles réguliers un échantillon d’un matériau de travail sur lequel il fait généralement une mesure unique en appliquant son mode opératoire.

Pour ces associations, la notion de consensus est très importante, d’une part pour choisir les types de matériaux soumis aux essais, d’autre part pour interpréter les résultats et évaluer l’« aptitude » du laboratoire à effectuer telle ou telle analyse sous accréditation.

Dans sa forme de base, une comparaison interlaboratoires (CIL) est une démarche expérimentale qui consiste à réunir un groupe de laboratoires s’engageant à analyser un échantillon d’un matériau commun. On peut distinguer trois types d’application.

• Le test d’aptitude (proficiency testing) auquel coopèrent jusqu’à plusieurs milliers de participants : chacun utilise sa propre méthode et ne répète pas sa mesure. L’objectif est de scorer les laboratoires afin de vérifier leur compétence pour l’analyse d’un analyte donné, en termes de justesse. Différentes normes aménagent les essais d’aptitude et décrivent des méthodes de scoring. Ce type de test peut aussi servir à qualifier un matériau de référence non certifié.
• L’analyse interlaboratoires (EIL) ou étude circulaire (ring study), décrite dans la fiche Pourquoi réaliser des études interlaboratoires ?, réunit au maximum quelques dizaines de laboratoires qui font de deux à quatre répétitions avec la même méthode de mesure. Une EIL sert à estimer la répétabilité et la reproductibilité d’une méthode selon la norme ISO 5725 avant sa publication comme norme.
• La préparation d’un matériau de référence certifié (MRC), quant à elle, est réalisée par un organisme national de métrologie. En utilisant des laboratoires de pointe et diverses techniques d’analyse, le but est de cerner au mieux la valeur vraie assignée au matériau que l’on veut certifier. Ensuite, le MRC est vendu à un laboratoire quelconque qui vérifie ainsi la justesse de sa méthode d’analyse.

Les essais d’aptitude par CIL auxquels nous nous intéresserons consistent à expédier un échantillon d’un matériau soigneusement homogénéisé à un grand nombre de laboratoires, puis à vérifier si un laboratoire donné se situe correctement par rapport aux autres pour conclure à sa justesse. Pour cela, on va établir son score. Mais une étape préalable consiste à estimer :

• la valeur assignée au matériau, souvent assortie de son incertitude ;
• l’écart-type pour l’évaluation d’aptitude, spécifique de l’essai effectué.

Les essais d’aptitude ont pris une place croissante du fait de l’accréditation. Nous allons voir les questions techniques que soulèvent les comparaisons interlaboratoires avant d’aborder la question complémentaire des matériaux de référence.