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Décryptage

Bretagne : troisième projet éolien offshore proposé par Nass & Wind

Posté le par La rédaction dans Environnement

[Tribune] Francis Rousseau

Selon le média Enerzine, qui en faisait état en exclusivité sur son site hier, le bureau d'études lorientais Nass & Wind a proposé un nouveau projet d'installation de parc éolien offshore au large des côtes du Croisic s'ajoutant aux deux projets déjà existants au large de Saint-Brieuc et de Belle-Ile-en-Mer. Explications.

Selon le média Enerzine, qui en faisait état en exclusivité sur son site hier, le bureau d’études lorientais Nass & Wind a proposé un nouveau projet d’installation de parc éolien offshore au large des côtes du Croisic s’ajoutant aux deux projets déjà existants au large de Saint-Brieuc et de Belle-Ile-en-Mer. Ce nouveau parc qui compterait entre 60 et 90 éoliennes flottantes d’une puissance unitaire de 5 MW (les seules à atteindre cette puissance sont pour l’instant les Multibrid 5M d’Areva et non les Winflo soutenues jusque-là par Nass & Wind) développerait une puissance estimée entre 300 et 400 MW, soit suffisamment d’électricité pour alimenter entre 450.000 et 600.000 foyers (hors chauffage selon les calculs du media on line).Nass & Wind espère une mise en chantier de ce nouveau projet d’ici à 5 ans, pour une mise en service aux alentours de 2015. Bien entendu, une consultation publique et une étude d’impact environnemental devront être lancées avant d’obtenir une concession du domaine public maritime et c’est le rôle de Nass & Wind offshore de s’en occuper.

Une stratégie d’ensemble en cours d’élaboration
A ce propos, il n’est pas inutile de rappeler la position des autorités de l’Etat responsables des implantations éoliennes en mer réaffirmée samedi dernier lors d’une conférence au FIG par une déclaration de l’Amiral Anne-François de Saint Salvy, Préfet maritime de l’Atlantique, à savoir : « Plutôt que d’analyser chaque projet présenté par des industriels, au cas par cas, nous avons décidé de mettre en place une stratégie d’ensemble pour définir les sites possibles ou non d’implantations des ERM (Energies renouvelables marines). Une stratégie d’ensemble est en cours d’élaboration, entre le préfet maritime et les préfets de région ».La stratégie d’implantation reposera sur trois éléments :
  1. Cartographie de l’ensemble des sites pouvant accueillir des ERM.
  2. Cartographie des usages de la mer (pêche…).
  3. Cartographie en fonction de l’environnement (zone protégée, zones de navigation interdites d’implantation…).
La question de savoir si l’Etat, par le biais de la Préfecture maritime, autorise l’implantation d’éoliennes en mer dans les zones Natura 2000 reste pour l’instant posée. Les deux autres projets bretons dont je faisais état dans le blog des énergies de la mer le 18 octobre 2008 (ICI) sont :
  • le projet du plateau du Grand-Léjon, au large de Saint-Brieuc aussi proposé par Nass & Wind qui en a lancé l’étude d’impact environnemental en novembre 2008 selon une déclaration faite par sa directrice Nathalie Le Meur précisément le 7 octobre 2008 au média Le Télégramme (pour l’instant aucun résultat officiel de cette étude)
  • le projet au large de Groix et de Belle-Ile aussi étudié par Nass & Wind.
La France en retard sur l’éolien
Fondé par Nathalie Le Meur et Peter Nass dans le Morbihan en 2001, le groupe Nass & Wind, dont une partie est la propriété de Gaz de France depuis février 2008, envisage d’investir près de 20 millions d’euros dans le développement de parcs éoliens offshore d’ici à 2010. Deux types d’éoliennes, toutes deux flottantes, sont en concurrence pour équiper les futurs parcs bretons : l’éolienne DIWET fabriquée par Blue H France et l’éolienne WINFLO labellisée par le Pole Mer Bretagne et portée par le consortium DCNS, Saipem, In Vivo, Insieta, Ifremer, Ecole Supérieure des Ingénieurs de Brest et Nass & Wind. Je terminerai en rappelant que, même si la France est terriblement en retard en matière d’éolien offshore, il est essentiel pour la Bretagne de se doter des moyens qui pourront lui permettre de mettre fin à ses pénuries et à ses pannes récurrentes en électricité. Certaines projections font état d’un parc de 858 éoliennes offshore de 5 MW nécessaires pour satisfaire entièrement les 1.500 MW de besoins estimés !Un chiffre qui, bien que l’avenir soit aux mega parcs en mer, n’a pas beaucoup de chance de se voir concrétiser dans l’état actuel des contraintes et de la législation maritime française. Mais entre ce chiffre extravagant et le zéro éolienne offshore d’aujourd’hui il y a sans doute quelque chose à faire en prenant en considération les avis des usagers de la mer et les populations locales. 

Source :
Les énergies de la merFrancis Rousseau est rédacteur en chef de plusieurs blogs portant sur l’environnement et les énergies renouvelables, dont un spécialisé dans les énergies marines : Les Energies de la mer. Ces blogs sont réalisés pour 3B Conseils, cabinet conseil en communication scientifique et technique et bureau d’études, organisateur des Entretiens Science et Ethique.

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