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Grenelle de la Mer : le développement des énergies marines fait consensus

Posté le par La rédaction dans Environnement

[Tribune] Francis Rousseau

Selon un communiqué de l'AFP daté du 10 Juillet 2009 et un texte publié sur le site du Grenelle de la Mer, un consensus s'est formé à l'issue des tables-rondes qui se sont tenues depuis 1 mois sur la mer en générale et le développement en France des énergies marines.

Les tables-rondes qui se sont tenues lors du Grenelle de la Mer ont permis d’avancer et d’esquisser une stratégie d’ensemble en ce qui concerne les énergies marines de demain. « Il y a un consensus sur la nécessité de développer les énergies marine, marémotrice, hydrolienne flottante, éolienne en mer… » a ainsi précisé à l’AFP Denez Lhostis, représentant de la fédération France nature environnement (FNE). « On va mettre en place un certain nombre de démonstrateurs outre-mer et sur les côtes françaises », a-t-il ajouté, avant de conclure : « On a proposé que les énergies marines représentent 3 % des énergies renouvelables d’ici 2020 ».

Vendredi soir, à la sortie de la dernière réunion, le ministre Jean-Louis Borloo précisait lui aussi à l’AFP : « On a fini sur les énergies bleues, on a fait des progrès considérables, notamment sur l’outre-mer, avec des démonstrateurs ». En plus de ces déclarations, le site du Grenelle de la Mer mettait hier soir en ligne le communiqué suivant :

« Le Grenelle de la Mer prend acte de l’urgence et décide d’engager un plan Energies Bleues. La programmation des investissements prévoit 6.000 MW d’énergies marines en 2020. Ce plan va permettre de définir une stratégie de développement des énergies marines et un cadre cohérent d’actions au sein de la politique maritime intégrée. Participeront à la définition de cette stratégie toutes les parties prenantes. Elle prendra en considération les trois composantes du développement durable : la cohésion sociale, l’environnement et l’économie. Le Grenelle de la Mer acte un soutien fort à des pilotes pré-industriels pour identifier les technologies du futur dont la France veut se doter, en concertation avec les acteurs et en s’assurant que ces technologies soient compatibles avec le respect de l’environnement (dont une majorité en outre-mer). Ont donc été décidées les mises en place de :

  • 3 sites pour les hydrauliennes (on notera l’orthographe inédite adoptée par le Grenelle pour « Hydrolienne »… qui ne nous empêchera pas de nous demander où sont ces sites et quels types d’hydroliennes sont concernées !) ;
  • Un pilote Energie thermique des mers (Il semblerait qu’il s’agisse de celui de DCNS à l’Ile de la Réunion) ;
  • Un pilote d’éoliennes flottantes (Où ? Qui ? Quand ?) ;
  • Un dispositif de pompe à chaleur/froid par territoire d’outre-mer dont la climatisation de l’Hôpital de Tahiti dans les 2 ans ;
  • Le soutien à 2 projets houlomoteurs (énergie des vagues donc mais reste à savoir lesquels et où ? Searev de l’Ecole Centrale de Nantes ?).

Un appel à projets sera lancé avant fin 2009 pour créer un centre d’essai de rang mondial sur les énergies marines. L’outre-mer sera la vitrine technologique et le territoire d’expérimentation de la France en matière d’énergies marines renouvelables ».

C’est sur cette phrase de conclusion enthousiasmante pour l’outre-mer (et pour l’emploi en outre-mer) que s’achève ce communiqué du Grenelle de la Mer en ce qui concerne les énergies renouvelables de la mer, car d’autres tables rondes concernaient, entre autres, la gestion de la ressource halieutique.

Le premier commentaire qu’il suscite de ma part est que de grands progrès viennent effectivement d’être réalisés en peu de temps vers une reconnaissance de « la nécessité du développement en France des énergies marines ». Ce n’était pas du tout le cas il y a encore un an seulement. Cela ne signifie pas non plus que la France rattrapera du jour au lendemain le formidable retard qui s’est creusé dans ce domaine avec le Danemark, l’Angleterre, l’Allemagne ou l’Espagne. Cela signifie simplement que la France ne refuse plus de s’inscrire dans une logique européenne de développement des énergies renouvelables de la mer, rebaptisées « Energies Bleues » par Jean-Louis Borloo, refus soufflé jusque-là par le sacro-saint choix prioritaire du nucléaire.

Si cela devait se confirmer par des actes, au-delà des annonces, cela constituerait un pas important voir historique en direction d’une intégration dans une logique européenne (et mondiale d’ailleurs) de développement énergétique marin et de création de nouveaux emplois dans ce secteur. Bleu, verte ou jaune (et à propos de jaune d’ailleurs on remarquera qu’il n’est pas question de biocarburant algal dans ce communiqué), ces énergies renouvelables de la mer ont enfin acquis droit de cité.

 

Par Francis Rousseau, rédacteur en chef de plusieurs blogs portant sur l’environnement et les énergies renouvelables pour 3B Conseils, cabinet conseil en communication scientifique et technique et bureau d’études. Il anime notamment Les énergies de la mer, blog spécialisé dans les énergies marines.

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