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Le BioGNV entend trouver sa place dans le mix décarboné

Posté le par Joël Spaes dans Énergie

Guillaume Larroque, nouveau président de l’Association française du gaz naturel véhicule (AFGNV), et président de Total Marketing France, a présenté, le 2 juin dernier, le premier panorama du BioGNV (Bio-Gaz naturel véhicule) en présence du distributeur de gaz naturel GRDF et du Comité national routier (CNR). Ce dernier a d’ailleurs présenté à cette occasion la création de l’indice GNV, reconnaissant le développement du GNV dans le transport routier de marchandises.

A ce jour, près de 26 000 véhicules roulent au BioGNV/GNV en France (+20 % en un an) et l’on dénombrait 4 513 immatriculations de véhicules neufs en 2020, précise le panorama. En outre, sur ce nombre, un véhicule sur cinq est alimenté en BioGNV, la version renouvelable du GNV. En 2020, la filière BioGNV/GNV reste portée par le transport de marchandises avec une amorce très forte par le transport par autocars.

Les bus et autocars (+75 %), et les poids lourds (+24 %), ont enregistré une forte croissance du nombre d’immatriculations. En 2020, pour la première année, plus de bus ont été immatriculés au BioGNV/GNV qu’au diesel en France. Les collectivités, les transporteurs mais aussi la grande distribution plébiscitent ce carburant qui s’impose comme l’alternative économique et écologique au diesel. D’autant que tous les véhicules roulant au gaz, quelle que soit leur année d’immatriculation, bénéficient de la vignette Crit’Air 1, ce qui les autorise à circuler lors des pics de pollution et dans les Zones à faibles émissions (ZFE). Le parc de véhicules lourds au GNV se répartit comme suit : 44 % poids lourds, 34% bus, 17% bennes à ordures et 5% autocars. Pour les poids lourds, près d’un camion sur 20 est alimenté au GNV (GNC – gaz naturel comprimé – ou GNL – gaz naturel liquéfié). Le dispositif de suramortissement pour les véhicules de plus de 2,6 tonnes est une mesure fiscale qui soutient le développement du transport au GNV. Il s’applique jusqu’à fin 2024 et peut aller jusqu’à 60 %, rappelle l’AFGNV. Le panorama souligne aussi le décollage des autocars fonctionnant au GNV. Entre 2019 et 2020, la flotte des cars alimentés en GNV a plus que doublé, passant de 122 à 355 unités.

Côté collectivités, Ile-de-France Mobilités a par exemple engagé un plan de conversion de l’ensemble de sa flotte en véhicules propres d’ici 2025, dont 70 % de bus roulant au BioGNV. Les villes de Dax, Saumur, Toulon ou Chamonix ont rejoint cette année la liste des collectivités adeptes du BioGNV/GNV.

Les stations-service, baromètres de la montée en puissance

Fin 2020, on comptait 175 points d’avitaillement ouverts au public. D’ores et déjà, la France détient le premier réseau européen de stations pour avitailler les poids lourds roulant au gaz. Une partie de ces stations est implantée sur autoroutes, contribuant au maillage du continent et facilitant la traversée de l’Europe par les transporteurs routiers. D’autant que l’avitaillement est extrêmement rapide : 10 minutes environ pour un plein de gaz, comme pour un poids lourds traditionnel, insiste le rapport de l’AFGNV. En outre, « malgré la crise sanitaire, 2020 est une année record en termes de mises en service, avec 44 nouveaux points d’avitaillement, dont 25 distribuent du BioGNc et 13 du GNL, et trois fois plus d’avitaillement en trois ans ».

Un palier devrait encore être franchi en 2021, puisqu’une centaine de nouvelles stations publiques devraient ouvrir, auxquelles il faut ajouter environ 200 stations privatives (pour les flottes d’entreprises et les collectivités, les transports publics, etc.), signe que le BioGNV/GNV connait un véritable essor.

« Mon ambition, comme président de l’AFGNV, est de confirmer aux pouvoirs publics que le GNV et le BioGNV ont leur place dans le mix énergétique pour décarboner le transport », a indiqué Guillaume Larroque, à l’occasion de la présentation du panorama.

« En novembre 2014, l’Europe a produit la Directive ‘Infrastructures pour les carburants alternatifs’ qui imposait à chaque Etat membre de définir la feuille de route pour déployer, d’ici 2025, des réseaux publics d’avitaillement pour le gaz naturel, l’électricité et l’hydrogène. Je note que notre filière a largement dépassé, en 2018, l’objectif que s’est fixé la France pour 2025 », a rappelé Gilles Durand, secrétaire général de l’AFGNV.

Version 100 % renouvelable du GNV produite localement à partir de déchets organiques, le BioGNV permet quant à lui de réduire de 80 % les émissions de CO2 par rapport au diesel. Les véhicules roulant au gaz sont également deux fois moins bruyants que des véhicules diesel équivalents.

Terminologie des gaz pour véhicules (source panorama BioGNV, AFGNV)

  • GNV

Gaz naturel véhicule. GNV est le nom donné au gaz naturel lorsqu’il est utilisé comme carburant pour la mobilité.

  • BioGNV

Version renouvelable du GNV. Le BioGNV a les mêmes caractéristiques que le GNV et tous les véhicules gaz sont compatibles avec ce biocarburant. La seule différence réside en son mode de production. Le BioGNV est produit localement à partir de la méthanisation de déchets organiques (déchets agricoles, alimentaire, etc.).

  • GNC

Gaz naturel comprimé. Le gaz est comprimé à 200 bar dans les réservoirs. Il existe des GNC et des bioGNC.

  • GNL

Gaz naturel liquéfié. Pour obtenir du GNL, le gaz est liquéfié à -162 °C, ce qui permet d’avitailler de plus grandes quantités de carburant et d’obtenir des autonomies comparables à celles du diesel. Ce carburant est réservé aux poids lourds.

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Posté le par Joël Spaes


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