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Le Groenland veut se lancer dans l’extraction d’uranium

Posté le par La rédaction dans Environnement

Un nouveau rapport commandité par le Groenland conclut que le pays exerce une souveraineté pleine et entière sur le commerce des matières premières, dont l'uranium.

Resté confidentiel pendant plus de six mois, le rapport sur l’extraction minière au Groenland vient d’être publié. Le Parlement du Groenland devrait se prononcer le 24 octobre sur l’autorisation d’exploiter des minerais radioactifs sur son sol.

Les députés devraient prononcer un « oui » retentissant.

Ancienne colonie danoise, le Groenland est devenu autonome en 1979. Trente ans plus tard, il a adopté l’autodétermination et assume la responsabilité des affaires judiciaires, de la police et des ressources naturelles. Le gouvernement danois est cependant toujours en charge des affaires étrangères, de la politique financière et de la sécurité.

Pendant 25 ans, le Groenland appliquait une politique de tolérance zéro en matière de substances radioactives. Des sources gouvernementales ont confié au journal danois Politiken que l’extraction d’uranium divisait le Danemark et le Groenland.

L’uranium est un métal potentiellement toxique et radioactif. L’exposition à cette substance peut nuire aux reins, au cerveau, au foie et au cœur. Ce métal est également d’une importance stratégique pour la production d’énergie nucléaire et les industries de la défense. Son exploitation à grande échelle pourrait modifier la position des deux pays sur la scène internationale.

« Le Royaume du Danemark n’aurait aucun intérêt juridique à tenter d’empêcher l’extraction, l’exportation et la vente d’uranium à des fins pacifiques et énergétiques. Selon notre analyse, le gouvernement du Groenland peut conclure ce type d’accords sans consulter le gouvernement danois », peut-on lire dans le rapport. Le Danemark devrait donc être tenu informé de tous les accords commerciaux concernant l’uranium.

Le document souligne également que les deux pays devront coopérer afin de garantir le respect des conventions internationales sur la non-prolifération d’armes nucléaires.

Un comité secret

Selon Nils Wang, le directeur de l’Académie danoise de la défense, Nuuk et Copenhague vont droit à l’affrontement.

« Le nouveau gouvernement du Groenland estime que son pays exerce un contrôle total sur ses minéraux, dont l’uranium. Copenhague ne partage pas ce point de vue. Le bureau du ministère danois des affaires étrangères chargé de la politique de sécurité a mis sur pied un comité secret pour clarifier les conséquences des exportations d’uranium en provenance du Groenland pour la politique extérieure. […]. Il souligne que ce sujet divise complètement les deux pays », explique M. Wang au Politiken.

Cindy Vestergaard, spécialiste des armes nucléaires à l’Institut danois des études internationales, estime que le document serait le premier d’une longue série qui tenterait de déterminer quel pays doit avoir le dernier mot.

Le nouveau rapport est clairement en faveur du gouvernement du Groenland et le pays devrait prouver qu’il peut empêcher l’utilisation de son uranium à des fins militaires, ajoute-t-elle.

Le Groenland, quant à lui, considère l’exploitation d’uranium comme une nouvelle possibilité d’exportation.

Jusqu’à présent, le gouvernement danois s’est refusé à tout commentaire. Les premières ministres Aleqa Hammond (Groenland) et Helle Thorning-Schmidt (Danemark) se sont récemment rencontrées. À l’issue de cette entrevue, Mme Hammond a déclaré : « Nous reconnaissons notre désaccord. »

Source : Euractiv.fr

Posté le par La rédaction


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