Une étude participative publiée au début du mois d’avril au Royaume-Uni met en évidence la diminution alarmante des insectes sur l’île depuis 2021.
Le constat n’est plus seulement anecdotique : les insectes volants se raréfient sur nos routes, et nos pare-brise en témoignent. Le rapport Bugs Matter 2024, publié par le Kent Wildlife Trust et l’organisation Buglife, évalue l’abondance des insectes à l’échelle nationale au Royaume-Uni. En seulement trois ans, le nombre d’insectes volants enregistrés a chuté de plus de 60 % au Royaume-Uni.
Comment ces résultats ont-ils été obtenus ? Depuis 2021, des milliers de citoyens se sont portés volontaires pour participer à cette enquête. Le principe est simple : avant un trajet en voiture, le participant nettoie sa plaque d’immatriculation avant de lancer l’application mobile dédiée. Cette dernière enregistre le parcours via GPS. À l’arrivée, il compte les insectes écrasés sur la plaque et prend une photo. L’objectif est de capturer, à grande échelle, un indicateur de la présence des insectes volants dans l’environnement.
Afin de garantir la qualité des données, seules certaines conditions sont retenues. Les trajets doivent avoir lieu entre mai et septembre, ne pas être effectués sous la pluie, ni être trop courts ou trop rapides. Les données GPS erronées sont également écartées. Grâce à cette rigueur méthodologique, près de 26 000 trajets ont pu être analysés depuis le lancement du projet, représentant plus de 760 000 kilomètres parcourus. En 2024, ce sont 651 nouveaux participants qui se sont engagés, venant s’ajouter aux 9 575 personnes déjà impliquées.
Les résultats sont préoccupants. Entre 2021 et 2024, le nombre d’insectes observés sur les plaques d’immatriculation a diminué de 62,5 %. Le recul était très net entre 2021 et 2023, avec une forte baisse chaque année. En 2024, la tendance semble se ralentir, avec une baisse de « seulement » 8 % par rapport à l’année précédente. Ce ralentissement pourrait signaler un changement de dynamique, qu’il faudra confirmer ou infirmer lors de la prochaine campagne.
Géographiquement parlant, le déclin observé concerne toutes les régions du Royaume-Uni. L’Écosse, le Pays de Galles, l’Angleterre et l’Irlande du Nord enregistrent tous des baisses similaires, supérieures à 55 %. Une autre tendance ressort clairement de l’étude : les insectes sont beaucoup moins présents en ville. Les participants qui circulent en milieu urbain rapportent environ 60 % de collisions en moins que ceux qui empruntent des routes rurales. Ce constat rappelle l’impact profond de l’urbanisation sur la biodiversité locale.
L’analyse statistique des données a permis de mettre en évidence plusieurs facteurs influençant l’abondance d’insectes. La température joue un rôle important : plus il fait chaud, plus les insectes sont actifs et nombreux à entrer en collision avec les véhicules. La vitesse du véhicule, la durée du trajet, l’altitude ou encore la région traversée influencent également les résultats. On observe, par exemple, davantage d’insectes dans le nord et l’ouest du Royaume-Uni. À l’inverse, les camions, plus hauts et plus aérodynamiques, écrasent moins d’insectes que les voitures.
Cependant, les chercheurs prennent soin de nuancer leurs conclusions. Ce que mesure cette étude, ce n’est pas uniquement le nombre d’insectes présents dans l’environnement, mais aussi leur niveau d’activité. Il est donc possible que les insectes soient toujours présents, mais qu’ils volent moins en raison de conditions climatiques particulières. Malgré cette incertitude, la baisse enregistrée est cohérente avec d’autres études indépendantes, qui pointent toutes un déclin inquiétant des insectes.
La disparition progressive des insectes volants menace de nombreux équilibres écologiques. Pollinisateurs, recycleurs, régulateurs des écosystèmes, ils sont essentiels à la vie sur Terre. Les causes de ce déclin sont bien connues : destruction des habitats, pollution, pesticides, changement climatique. Le projet Bugs Matter permet de rendre ce phénomène visible et mesurable à grande échelle. Son prolongement en 2025 sera crucial pour suivre l’évolution de la situation, et orienter les politiques publiques pour inverser cette tendance de fond.
Télécharger le rapport Bugs Matter publié en avril 2024
La rédaction a demandé à un agent d’IA générative de dégager les informations principales du rapport.
Le texte résultant a été dument relu, analysé, et modifié de façon à proposer au lecteur un contenu à la hauteur de la qualité attendue par le Magazine d’Actualité.









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