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PNC-France alerte sur un risque majeur pour la souveraineté énergétique

Posté le par La rédaction dans Énergie

L’Union européenne s’attaque à la modernisation de ses réseaux électriques en publiant un ensemble de propositions réglementaires et stratégiques visant à renforcer interconnexions, résilience et efficacité. Mais, alors que Bruxelles souhaite accélérer la transition énergétique, certaines organisations françaises alertent sur les risques potentiels pour la souveraineté énergétique nationale.

La Commission européenne a récemment présenté ce qu’elle appelle l’European Grids Package, aussi désigné comme « paquet réseaux », qui vise à refondre et moderniser le cadre de planification, de développement et de gestion des réseaux électriques à l’échelle de l’Union européenne. Ce paquet comprend des propositions législatives et non législatives pour accélérer l’interconnexion des États membres, raccourcir les délais d’octroi des permis, et coordonner davantage la planification des infrastructures énergétiques au niveau européen afin de répondre aux besoins de l’économie, de la transition énergétique et de la compétitivité industrielle. Selon la Commission, l’objectif est de permettre une circulation plus fluide de l’électricité propre, d’abaisser les coûts de l’énergie et de renforcer la sécurité d’approvisionnement tout en soutenant la neutralité carbone prévue pour 2050.

Dans ce cadre, Bruxelles a mis en avant la mise en place de huit corridors prioritaires destinés à fluidifier les flux d’électricité et éventuellement d’hydrogène à travers l’Union. Ces projets répondent à une demande croissante d’électricité générée par des sources renouvelables ainsi qu’à la nécessité d’un système intégré permettant de maximiser l’utilisation des capacités de réseau existantes.

Les propositions contenues dans le Grids Package s’inscrivent également dans un contexte de réforme des règles de connexion au réseau. Parmi les mesures, la Commission européenne a suggéré de remplacer le principe de « premier arrivé, premier servi » pour les demandes de raccordement par une règle de « premier prêt, premier servi », afin de prioriser les projets matures et d’atténuer les goulets d’étranglement qui ralentissent le déploiement des nouvelles capacités, notamment pour les énergies renouvelables et le stockage (Energy-Storage.News).

Enfin, la modernisation du réseau ne concerne pas seulement l’électricité classique. Le paquet vise aussi à améliorer la connectivité pour les réseaux d’hydrogène et de CO₂, éléments essentiels pour une transition énergétique plus complète. Selon plusieurs médias européens, la mise en œuvre de ces projets nécessitera d’importants investissements, avec des estimations allant jusqu’à 1 200 milliards d’euros d’ici à 2040 pour adapter les réseaux à la demande future (Gaz d’aujourd’hui).

Tensions et débats autour de l’interconnexion et de la souveraineté énergétique

Malgré l’ambition du plan, certaines organisations soulignent les risques et enjeux de gouvernance liés à ce projet d’intégration des réseaux. En France, l’association PNC-France a récemment adressé une lettre ouverte au Président de la République et au Premier ministre pour alerter sur les potentielles menaces que le Grids Package ferait peser sur la souveraineté énergétique nationale. Selon cette organisation, l’accroissement des interconnexions pourrait entraîner une forme de dépendance accrue à des flux européens moins contrôlables, mettant en péril la capacité de la France à maîtriser son mix électrique, notamment dans un contexte où l’énergie nucléaire demeure un pilier central de la production.

Les critiques avancées par PNC-France incluent l’idée que des flux massifs d’électricité intermittente issus de sources renouvelables dans les pays voisins pourraient désorganiser le système français, nécessitant des ajustements rapides et coûteux pour garantir l’équilibre réseau. L’association évoque aussi une possible hausse des prix de l’électricité pour les consommateurs français si les capacités pilotables nationales étaient moins sollicitées, ainsi qu’un risque théorique accru de perturbations, voire de black-out si les flux entre pays ne sont pas gérés avec prudence.

Ces positions soulignent un débat plus large qui traverse l’Union européenne : comment concilier autonomie énergétique nationale et intégration plus forte des systèmes énergétiques dans un cadre supranational ? D’un côté, l’UE met en avant le besoin de systèmes interconnectés pour réduire le coût moyen de l’énergie et augmenter la résilience collective face aux aléas externes, tandis que certains acteurs nationaux craignent la dilution de leur contrôle sur leurs propres infrastructures critiques.

Les partisans du paquet réseaux rétorquent que, sans un niveau élevé d’interconnexion et une planification harmonisée, l’Europe ne pourra pas atteindre ses objectifs climatiques ni assurer un approvisionnement énergétique fiable et abordable. Des organisations professionnelles et des opérateurs de réseaux ont, pour leur part, salué l’accent mis sur la nécessité d’accélérer la planification et la construction d’infrastructures, tout en appelant à une coopération plus étroite entre institutions européennes et autorités nationales.

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