La ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, a dit mercredi craindre « le pire » pour les trois prochaines COP sur le climat après une COP30 au Brésil jugée décevante, faute d’accord sur les énergies fossiles et la déforestation.
« Nous sommes très déçus du résultat global » et « le texte qui a été adopté à Belem n’est pas à la hauteur des enjeux », a dit la ministre lors d’une audition par les commissions du Développement durable et des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur la COP30, qui s’est achevée en novembre au Brésil.
« Nous n’avons obtenu aucune avancée sur la sortie des énergies fossiles, rien. Et lorsqu’on sait que l’objectif de 1,5°C (de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle) s’éloigne de plus en plus, ne rien avoir sur les énergies fossiles, c’est un peu problématique », a-t-elle dit, déplorant aussi l’absence d’engagement contraignant sur la déforestation lors de cette COP organisée en Amazonie.
La ministre a aussi regretté le fait que « 76 pays n’ont toujours pas soumis leur plan de réduction des émissions », citant l’Inde ou l’Arabie Saoudite, un « manquement » qui « érode la crédibilité du système et la confiance entre les parties ».
« Quand on sait que les prochaines conférences de parties (COP) de la Convention climat vont se tenir successivement en Turquie, en Éthiopie et en Inde, je crains le pire », a lancé Monique Barbut.
La COP31 aura lieu du 9 au 20 novembre 2026 en Turquie, à Antalya, station balnéaire de la côte méditerranéenne, à la suite d’un accord à Belem entre les deux pays qui en convoitaient l’organisation – Australie et Turquie – et qui se partageront les tâches. La COP32 se tiendra en Ethiopie en 2027, puis la COP33 vraisemblablement en Inde en 2028.
Après Belem, Monique Barbut suggère de tirer « quelques leçons pour l’avenir »: « il faut que l’Europe affirme ses lignes rouges et se prépare à refuser un accord à une COP » et « il faut repenser en profondeur nos alliances ».
Interrogée sur la présidence française du G7 en 2026, la ministre a exclu la possibilité d’une déclaration commune sur la sortie des énergies fossiles, compte tenu de l’appartenance des Etats-Unis de Donald Trump à ce club de pays industrialisés.
Elle a en revanche énoncé ses priorités pour le G7: la biodiversité, la lutte contre les émissions de méthane, les océans, la « résilience des bâtiments et des territoires » et enfin l’eau. Le G7 Environnement se tiendra « le 24 avril 2026 », a-t-elle précisé.
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