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Papouasie: un ministre dénonce la désinformation sur Facebook, « plus grand défi » dans la lutte contre le virus

Posté le par AFP

La désinformation et les mensonges propagés sur Facebook sont le « plus grand défi » du gouvernement dans la lutte contre la flambée de cas de coronavirus, a affirmé jeudi le ministre de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Jelta Wong a déploré que des publications « dangereuses » sur le réseau social et des théories du complot relayées par des anti-vaccins nuisent aux efforts pour convaincre la population de se faire tester ou traiter, au moment où le nombre de cas d’infection explose.

« Avec Facebook, tout le monde en Papouasie-Nouvelle-Guinée est devenu un expert », a déploré M. Wong lors d’une conférence en ligne organisée par l’Institut Lowy de Sydney.

« Tout le monde a un doctorat, même en restant assis sous un cocotier, ils sont devenus des docteurs », a-t-il ironisé en dénonçant la propagation d’informations erronées sur le coronavirus sur Facebook.

Au cours de la première année de la pandémie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui compte huit millions d’habitants, avait fait état d’un millier de cas. Elle en a annoncé 5.000 de plus, rien qu’en mars.

Et M. Wong a reconnu que le ces chiffres étaient totalement inférieurs à la réalité compte tenu du faible niveau de dépistage.

Peu développé, le système national de santé est soumis à rude épreuve, d’autant que de nombreux membres du personnel médical ont eux-mêmes été contaminés. Pour améliorer la situation, Port Moresby a aménagé une clinique spécialisée dans un stade de la capitale.

– « Théories du complot » –

L’Australie a envoyé une aide d’urgence de 8.000 doses de vaccins la semaine dernière avec une petite équipe de spécialistes dans le but de vacciner les travailleurs de santé en première ligne.

Environ 40% des 1.600 employés de l’Hôpital général de Port Moresby ont accepté de se faire vacciner, selon des responsables de la santé, et des doses ont aussi été envoyées dans d’autres villes.

Mais au-delà de l’obtention de doses, un des enjeux selon M. Wong de réussir à convaincre les gens de se faire vacciner, dans un pays où la désinformation fait des ravages.

« Facebook a offert un canal sur lequel les gens peuvent dire ce qu’ils veulent, que les autres peuvent croire », a dit M. Wong. « C’est notre plus grand défi ».

Le réseau social a expliqué à l’AFP qu’il travaillait activement à retirer les fausses informations au sujet du Covid-19 et à contrer les théories du complot.

« Nous sommes conscients de ce que la Papouasie-Nouvelle-Guinée est confrontée à une épidémie compliquée de Covid-19 et nous sommes déterminés à assurer que les gens aient accès à une information précise et fiable au travers de notre Centre d’information sur le Covid sur Facebook », a déclaré dans un communiqué Mia Garlick, une responsable de Facebook.

Les équipes d’AFP Fact Check ont mis en évidence de nombreuses publications fausses sur Facebook -qui est avec WhatsApp le réseau social dominant en Papouasie- dont certaines qui affirmaient que les Papouasiens étaient vaccinés de force dans le cadre d’un essai mondial de vaccin, ou d’un génocide.

« Facebook est la première plateforme pour les théories du complot » a dit M. Wong. « Il y a quelque chose qui ne va pas. Et Facebook doit prendre ses responsabilités. »

al/dm/jac/at

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Posté le par AFP


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