Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a qualifié mercredi d' »erreur historique » la décision annoncée la veille par la Commission européenne de renoncer à imposer aux constructeurs automobiles de passer au tout-électrique en 2035, face à la crise que traverse le secteur en Europe.
Cette mesure emblématique du grand « Pacte vert européen » était destinée à aider l’UE à tenir son engagement d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
« Ce qui a été approuvé hier (mardi) constitue une erreur historique pour l’Europe, car la compétitivité est garantie par la durabilité et non par un relâchement de nos engagements », a déploré M. Sánchez, un socialiste, lors d’une conférence sur le climat à Madrid.
« Protéger le climat n’est ni un caprice idéologique, ni un frein à la croissance, mais bien la protection de la prospérité, de l’emploi et des infrastructures », a-t-il défendu, estimant que les mesures environnementales permettaient « d’éviter des pertes de millions d’euros, de sauver des vies et de renforcer notre sécurité collective ».
Mais face à la concurrence de la Chine et aux tensions commerciales avec les États-Unis, l’UE a déjà repoussé ou élagué ces derniers mois plusieurs de ces mesures, dans un virage pro-business assumé.
Concernant le secteur automobile, les constructeurs pourront désormais continuer à vendre après 2035 une part limitée de voitures neuves équipées de moteurs thermiques ou hybrides, sous réserve de respecter de multiples conditions, et notamment de compenser les émissions de CO2 qui découleront de ces « flexibilités », selon la Commission européenne.
Les constructeurs du Vieux Continent réclamaient depuis des mois un assouplissement, alors qu’ils sont plombés par des ventes durablement atones, tandis que leurs rivaux chinois, dont BYD, voient leurs parts de marché s’envoler avec leurs modèles électriques aux prix attractifs.
L’Espagne, deuxième producteur automobile en Europe derrière l’Allemagne, pousse son industrie à se tourner massivement vers l’électrique pour rester « compétitive » sur le marché mondial, comme l’avait répété Pedro Sánchez début décembre.
Lors de la présentation du plan « Espagne Auto 2030 », le Premier ministre socialiste avait alors annoncé 400 millions d’euros de subventions directes pour l’achat de véhicules électriques en 2026, afin de soutenir la demande dans ce secteur clé pour Madrid.
L’industrie automobile contribue à « près de 10% du PIB espagnol » et génère « près de deux millions d’emplois directs et indirects », selon le gouvernement de gauche, qui se positionne comme un champion des énergies renouvelables.
rbj/CHZ/bow
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