Contexte
Tendances industrielles en gestion électronique de documents

Il faut convenir dès maintenant que chaque entreprise est un cas particulier et qu’en matière documentaire, la situation est multiforme. Il n’y a bien évidemment pas de modèle, mais plutôt des tendances qui font qu’une situation, sous certaines conditions, peut se retrouver et servir d’appui et de comparaison. Ces conditions sont principalement liées au secteur industriel concerné (industrie manufacturière, chimie et pharmacie, collectivités locales, banque et assurance, etc.). Elles sont également liées à la culture de l’entreprise, à savoir son interaction, comme composant économique et social, avec son environnement extérieur – concurrents, clients et fournisseurs – et intérieur par son style de management et sa capacité à innover et à s’engager dans la mise en œuvre de techniques dites nouvelles. Ces techniques conduisent forcément l’entreprise à remettre en cause de façon quasi permanente son organisation et de fait les rôles et les responsabilités de ses collaborateurs. Sur tous ces points, les entreprises apprécient différemment les risques et les opportunités, et sont donc loin de se ressembler, même celles appartenant au même secteur économique.

Dans ce contexte essentiellement économique et social – nous ne prenons pas en compte d’autres vues de l’entreprise comme les vues financières et comptables –, les entreprises portent un regard sur les techniques dès lors qu’elles leur permettent deux choses essentielles, mais d’importance très différente :

• tout d’abord, un meilleur positionnement concurrentiel par des prix plus attractifs, une mise sur le marché plus rapide des produits, un déploiement des forces commerciales ou des réseaux de distribution plus efficient, un service après-vente plus performant ;

• ensuite, une forte capacité d’innovation et de reconfiguration. Cela nécessite une prise en considération de ce que d’aucuns appellent les biens immatériels, à savoir des capacités de R&D qui permettent à l’entreprise de déposer des brevets, la formation des personnels pour une plus grande adaptabilité au changement et, enfin, la thésaurisation des savoirs et des savoir-faire [1].

Nous ne sommes plus au temps des Trente Glorieuses, époque durant laquelle les techniques nouvelles devaient principalement conduire à produire en plus grande quantité, et plus vite. Sauf quelques exceptions, celles des marchés captifs, le client et le consommateur ont le...