Le système homme-machine constitue le concept de base de la théorie ergonomique (figure 1), il circonscrit l’objet de l’analyse ergonomique. La définition des caractéristiques du système homme-machine est essentielle dans l’analyse du travail :
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l’homme et ses caractéristiques physiques, psychologiques, cognitives, socioprofessionnelles (niveau de qualification), etc. ;
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la machine (matérielle ou immatérielle) et ses caractéristiques en termes d’interface, de modes de fonctionnement, de niveau d’automatisation, de fiabilité, etc.
D’autres éléments essentiels et/ou contextuels sont pris en compte : l’organisation du travail, les différents supports d’interaction homme-machine (procédures, interfaces, etc.), les moyens de communication, etc.
L’ergonomie, et plus précisément l’analyse du travail, a pour objet d’étude les interrelations et les interactions contextuées entre les deux composantes du système homme-machine. La documentation opérationnelle et les procédures définissent les règles et les modalités d’interaction, et donc le cadre de ces interactions, et en délimite le champ. Pour l’ergonome, il s’agit de prescriptions souvent élaborées par le service des méthodes à partir de la documentation technique du constructeur, il a donc pour objectif d’identifier les résultats de l’application de ces prescriptions dans un contexte opérationnel fluctuant (aléas, incidents, pannes, etc.), d’identifier les tactiques et les stratégies de l’opérateur pour arriver à produire en gérant l’ensemble des aléas. L’analyse vise donc à mettre en évidence ce travail dit réel, que l’ergonome confronte aux prescriptions : on parle alors de la mesure de l’écart.