Qu’est-ce que le BIM ? Est-ce une tentative pour anéantir ou un électrochoc pour réveiller les consciences ? Face à ce fléau, l’architecte est désemparé, perturbé, à la recherche d’une bouée de sauvetage. Le BIM serait-il le coup de grâce ou cette bouée qui lui redonnera toute son influence de « chef d’orchestre » ?
Cet article traite de la survie du rôle de l’Architecte dans l’acte de construire tel qu’il est défini dans la loi du 3 janvier 1977 sur l’Architecture, face à ce phénomène connu sous l’acronyme BIM.
BIM signifie « Building Information Modeling ». C’est un processus de travail et de collaboration qui vient perturber le monde actuel de la construction.
Le BIM est un processus et une philosophie de travail à mettre en place au sein des agences d’architecture encore très (trop) frileuses. Il s’agit de répondre aux futures demandes des maîtres d’ouvrage et surtout de l’État qui va imposer, au cours de cette année 2017, le rendu des projets de concours publics en maquette numérique. Il y a fort à parier qu’ensuite les maîtres d’ouvrages privés s’inscriront également dans cette démarche.
Cet article rappelle d’abord, de manière succincte, ce qu’est le métier de l’Architecte et la structure actuelle des agences d’Architecture. Il démontre que le BIM peut être la bouée de sauvetage d’un métier en pleine mutation.
L’accent est mis ensuite sur le processus pour la conception et la construction de la partie architecturale des ouvrages, sans oublier la compilation de l’ensemble des données de toutes les disciplines. Il expose les compétences requises ou à acquérir, l’évolution du rôle de l’architecte face aux techniques des différents corps de métiers et de tous les contributeurs du projet en étude.
Le côté pratique est également développé, avec les différentes solutions d’adoption du processus BIM, par type ou par taille de structure, afin de n’en tirer que les avantages préconisés :
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réduction des incohérences des études ;
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réductions des coûts sur les chantiers et surtout, in-fine, un produit complet à livrer au maître d’ouvrage (la maquette numérique DOE).
L’article met aussi en lumière les piliers du processus BIM pour réussir la transition fluide des méthodes traditionnelles vers les nouvelles méthodes, en s’appuyant sur les nouvelles technologies.
Trois exemples concrets d’application illustrent ensuite l’usage du BIM aux différentes phases d’un projet dont la description tient compte des solutions logicielles impliquées et des formats d’échanges imposés.
Sont ensuite présentées, la solution logicielle et la méthode de travail en processus BIM de l’agence RARE architecture en collaboration avec Gestobat, Économiste de la construction et Partenaire BIM.
Pour terminer, l’article souligne la nécessité d’une réelle ouverture d’esprit pour une vision globale du projet à construire, sans oublier le nerf de la guerre, les honoraires et la loi MOP avec une proposition de répartition plus équilibrée suivant les missions et le temps passés aux différentes phases.
Sachant que « l’innovation d’aujourd’hui est la routine de demain », la transition se fera tant bien que mal, avec les limites actuelles de ce processus qui seront repoussées de plus en plus. Ainsi, ceux qui n’auront pas pris le train dès le départ seront de plus en plus isolés et perdront toute crédibilité face à leurs clients.