Toute structure (ou tout élément de structure) doit être conçue de telle manière que, pendant sa durée de vie prévue (ou sa durée d’utilisation), elle puisse, par exemple :
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supporter, avec un degré de sécurité convenable, toutes les actions et déformations susceptibles d’intervenir durant sa construction et son exploitation ;
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maintenir, en cas d’action accidentelle ou de défauts susceptibles d’entraîner une rupture locale, une marge de sécurité suffisante contre la possibilité d’un effondrement de proche en proche ;
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maintenir une résistance et une stabilité suffisantes en cas d’incendie ;
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présenter un comportement satisfaisant en exploitation normale ;
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présenter une durabilité convenable vis-à-vis des actions biologiques, chimiques, etc.
On voit ainsi apparaître la notion de robustesse (second alinéa). Selon le dictionnaire de la langue française, « robuste » est un adjectif issu sur latin robustus, de robur, force. En première définition, ce qui est robuste est solidement constitué, capable de fournir un effort physique important et de résister à la fatigue. Ou encore, ce qui est robuste est capable de résister aux causes d’agressions ou d’altérations (on parle ainsi d’une robuste constitution).
Dans le domaine des ouvrages de génie civil, la robustesse est l’aptitude d'une structure « à supporter des événements indésirables non prévus sans être endommagée dans une mesure disproportionnée par rapport à la cause d'origine ». La notion de robustesse a été introduite dans les Eurocodes de manière progressive car sa définition et ses règles d’application furent fort délicates à insérer dans une norme internationale, même si le concept semble simple et évident