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Article

1 - RÉSERVES, OFFRE ET DEMANDE D’ÉNERGIE

2 - MARCHÉ ET CHOIX PUBLICS

3 - FORMATION DES PRIX DE L’ÉNERGIE

4 - DÉFI CLIMATIQUE

  • 4.1 - Comment introduire un prix du carbone ?
  • 4.2 - Expériences en cours

5 - CONCLUSION

Article de référence | Réf : BE8516 v1

Marché et choix publics
Énergie et économie : entre choix publics et incitations du marché

Auteur(s) : Jacques PERCEBOIS

Date de publication : 10 nov. 2018

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RÉSUMÉ

Le montant des réserves d’énergie, l’offre et la demande d’énergie d’un pays dépendent dans une large mesure des conditions économiques en vigueur à un moment donné. Les échanges énergétiques se font la plupart du temps sur un marché mais il faut tenir compte des contraintes imposées par la puissance publique en raison du caractère éminemment stratégique de l’énergie, notamment le pétrole et l’électricité. La formation des prix de l’énergie obéit à des règles différentes selon les énergies et il existe une spécificité de l’électricité. L’enjeu climatique est aujourd’hui le principal défi auquel doit faire face le secteur de l’énergie à l’échelle mondiale.

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ABSTRACT

Energy and Economics : public choices and market incentives

A country’s energy reserves, energy supply and demand depend to a large extent on the economic conditions prevailing at a given time. Energy exchanges are mostly organized on a market, but the constraints imposed by the public authorities must also be taken into account, because of the eminently strategic nature of energy, especially oil and electricity. Energy pricing obeys different rules according to the type of energy, and there is a specific pattern for electricity. The climate issue is today the main challenge facing the global energy sector.

Auteur(s)

  • Jacques PERCEBOIS : Professeur émérite à l’Université de Montpellier - Coresponsable du Pôle « transitions énergétiques » à la Chaire Économie du Climat (Paris Dauphine)

INTRODUCTION

L’énergie est un bien de « consommation finale » qui permet aux individus de se chauffer, de se déplacer, de s’éclairer ou de faire fonctionner des équipements ménagers divers qui vont de l’ordinateur au lave-linge. C’est aussi un bien dit de « consommation intermédiaire » lorsqu’elle est utilisée au cours du processus de production pour fabriquer d’autres biens et services.

Les flux d’énergie consommée par un pays au cours d’une année sont comptabilisés au sein du bilan énergétique. Cette énergie peut être produite localement ou importée. Elle peut être obtenue par prélèvement sur un stock de ressources (charbon, pétrole, gaz, uranium, biomasse) ou produite par un flux (hydraulique, solaire, éolien). Cette énergie est tantôt qualifiée de « renouvelable » si la quantité consommée durant l’année ne réduit pas la quantité disponible pour les années suivantes soit parce qu’il s’agit d’un flux (hydraulique, solaire ou éolien), soit parce que le stock de départ a été reconstitué (biomasse prélevée sur une forêt qui a été replantée), tantôt de « non renouvelable » si le prélèvement se fait sur un stock fini qui à terme risque de s’épuiser (cas du charbon, du lignite ou des hydrocarbures).

L’unité légale reconnue sur le plan international est le joule, qui correspond au travail fourni par une force d’un newton dont le point d’application se déplace d’un mètre dans la direction de la force (c’est en pratique le travail fourni pour soulever une pomme d’un mètre). Mais les économistes utilisent plus volontiers une unité beaucoup plus évocatrice : la tonne d’équivalent-pétrole (tep) dont le pouvoir calorifique est par convention fixé à 42 GJ (gigajoules). On peut comptabiliser les diverses formes d’énergie en monnaie (le dollar par exemple) ; on peut aussi le faire sur la base de coefficients dits d’équivalence en ramenant tout à une énergie de référence, le pétrole en général, ce que certains contestent d’ailleurs car ces coefficients sont souvent choisis de façon conventionnelle donc controversée. En France, comme dans de nombreux pays, la méthode retenue est celle de l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie).

Par convention une tonne de houille équivaut à 0,619 tep, un stère de bois à 0,147 tep, 1 MWh (mégawattheure) PCS de gaz naturel à 0,077 tep. Le problème se complique lorsque l’on comptabilise les diverses formes d’électricité. Le pouvoir calorifique d’1 MWh équivaut à 3,6 GJ soit 3,6/42 = 0,086 tep. C’est le coefficient retenu pour toutes les formes d’électricité (thermique charbon, fioul, gaz, hydraulique, photovoltaïque, éolien) sauf pour le nucléaire (et accessoirement la géothermie). L’électricité d’origine nucléaire est comptabilisée selon la méthode dite de « l’équivalence à la production », c’est-à-dire sur la base de la quantité de pétrole qu’il aurait fallu utiliser pour produire la même quantité d’électricité, ce qui donne en recourant à un rendement théorique de conversion égal à 33 %, 1 MWh = 0,086/0,33 = 0,260606 tep. (cf. DATALAB, Ministère de l’Environnement et de l’Énergie, 2017). Ainsi la quantité d’énergie primaire nécessaire pour produire 1 MWh varie selon les énergies. Cela a pour conséquence de surévaluer le poids du nucléaire dans le bilan primaire.

En pratique, il existe plusieurs concepts d’énergie.

L’énergie primaire est constituée par l’énergie disponible à l’état brut, avant toute transformation, et telle qu’elle est saisie à l’entrée du système énergétique.

L’énergie finale est constituée par l’énergie utilisée pour satisfaire les besoins, généralement vendue sur un marché, et le plus souvent après transformation de l’énergie primaire en énergies secondaires (produits pétroliers, pellets de charbon, électricité). À noter que l’électricité consommée peut être soit d’origine primaire (nucléaire, solaire, éolienne, hydraulique), soit d’origine secondaire si elle est produite dans une centrale thermique utilisant du charbon, du fioul ou du gaz. Il faut éviter de comptabiliser deux fois la même chose, le pétrole lorsqu’il est importé et l’électricité fabriquée dans une centrale thermique avec une partie de ce pétrole une fois transformé en fioul. Toute transformation engendrant des pertes (principe de Carnot), la quantité d’énergie finale d’un pays est nécessairement inférieure à sa quantité d’énergie primaire produite ou importée (la somme des pertes avoisine souvent 30 % du bilan primaire).

L’énergie utile est constituée par l’énergie réellement disponible à la sortie des équipements utilisateurs d’énergie mais, faute de connaître le parc des équipements, leur taux d’utilisation et leur rendement, on ne dispose pas de comptabilité en termes de flux d’énergie utile.

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KEYWORDS

energy pricing   |   energy costs   |   climate change   |   energy policy

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-be8516


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2. Marché et choix publics

Le caractère stratégique de l’énergie, que ce soit le pétrole ou l’électricité plus spécifiquement, explique que les États ne puissent pas s’en remettre au seul marché pour orienter le mix énergétique et le mix électrique d’un pays. Cela n’exclut pas de faire confiance au marché pour donner des incitations financières. Mais l’État dispose d’un pouvoir régalien qui lui permet :

  • d’imposer une réglementation (stockages stratégiques de pétrole et de gaz, respect de contraintes environnementales) ;

  • de fixer éventuellement certains prix pour des raisons sociales (prix de l’électricité face à la précarité énergétique) ;

  • d’orienter les choix d’investissement via des incitations financières (subventions) et fiscales (surtaxes ou exonérations).

L’État est aussi un régulateur qui fixe les conditions d’accès aux réseaux publics de gaz et d’électricité, en général par l’intermédiaire d’une autorité administrative indépendante, la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie en France). Il est souvent aussi un actionnaire qui détient une partie du capital des entreprises énergétiques (83 % du capital d’EDF, par exemple). Cet équilibre difficile entre marché et régulation est particulièrement notable dans le cas de l’électricité, produit hautement stratégique. À la différence du charbon, du pétrole et du gaz naturel qui sont vendus sur un marché international plus ou moins concurrentiel, l’électricité est un produit national qui ne donne lieu qu’à quelques échanges transfrontaliers. Il faut rappeler que plus de la moitié du pétrole produit dans le monde donne lieu à échanges sur le marché international, contre 25 % environ pour le gaz naturel, 15 % pour le charbon et seulement 1,5 % pour l’électricité. On échange de l’électricité avec des pays limitrophes et chacun produit son électricité avec les moyens dont il dispose ou qu’il a choisis. La production, le transport et la distribution de l’électricité, ainsi que le transport et la distribution du gaz produit nationalement ou importé, sont des activités dites de réseaux (lignes à haute, moyenne et basse tensions, gazoducs) et cela engendre des contraintes particulières....

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - ADEME, GRDF, GRTgaz -   Un mix de gaz 100 % renouvelable en 2050. Étude de faisabilité technico-économique.  -  Paris, 283 p. (2018).

  • (2) - Agence Internationale de l’Énergie (IEA/OECD) -   World energy outlook.  -  Edition 2017 et Key World Energy Statistics, 782 p. (2017).

  • (3) - BENHMAD (F.), PERCEBOIS (J.) -   Photovoltaic and wind power feed-in impact on electricity prices: the case of Germany.  -  Energy Policy, n° 119, p. 317-326 (2018).

  • (4) - British Petroleum -   BP Statistical review of the world energy.  -  67th Edition, 56 p., juin 2018.

  • (5) - CLASTRES (C.), PERCEBOIS (J.), REBENAQUE (O.), SOLIER (B.) -   Cross-subsidies across network users: renewable self-consumption.  -  Working-Paper, CEC (Climate Economic Chair), Paris-Dauphine University, 31 p., avr. 2018.

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